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« Ça brûle aussi dans les établissements de santé » selon la CGT 54

Dans une lettre ouverte, la CGT 54 lance une nouvelle alerte sur la situation préoccupante dans les établissements de santé, du social et du médico-social en cette période estivale.

Manif du 11 janvier- CGT Santé Action Sociale 54
Manif du 11 janvier (photo: CGT Santé Action Sociale 54)

Les premiers éléments qui nous remontent sont fort inquiétants : démissions, fermetures (provisoires ?) de lits et de structures, difficultés de recrutements, perte de sens, …. L’été risque d’être terrible et la rentrée pire encore !

Quelques exemples parlants

  • Au CPN, pour la 1ʳᵉ fois, la direction a fermé 13 lits et réduit l’accès aux hôpitaux de jour en pédopsychiatrie cet été ! Les CHSCT extraordinaires se multiplient par service, mais sont dénigrés par la direction. Ce management précipite vers la sortie de nombreux professionnels, y compris médicaux ! L’UHSA (psychiatrie pénitentiaire) risque également sous peu de se retrouver sans médecins !
  • A la Polyclinique Majorelle, le groupe ELSAN continue à refuser d’entendre les revendications salariales de ses personnels, quitte à accélérer les départs. Pourtant, 180 millions d’euros sont investis dans des nouveaux locaux…!
  • Au CH de Lunéville, les droits d’alerte se multiplient et la Direction a décidé de fermer 11 lits. Les départs de professionnels augmentent également,
  • Au CH de Toul, la maternité ferme… Encore !
  • Au sein des EHPAD Korian, le mal-être au travail, l’épuisement professionnel et les démissions s’accélèrent. Tout continue comme avant la sortie du livre « les fossoyeurs »,
  • À l’EHPAD Simon Bénichou, le management actuel provoque de nombreux départs et des erreurs sur les fiches de paie viennent encore aggraver les choses,
  • Dans le Pays-Haut Meurthe-et-Mosellan, ce sont majoritairement les assistantes familiales qui souffrent d’un manque de reconnaissance et de l’absence de convention collective protectrice,
  • A REALISE (DAMIER), le personnel s’épuise et est scandalisé devant le traitement des situations des ex-mineurs isolés dès leurs 18 ans atteints,
  • Dans les structures de l’action sociale, la colère est toujours grande contre ce Ségur qui exclut encore beaucoup de collègues. Les craintes sont palpables sur l’attractivité vers les métiers du social et l’accès aux stages des élèves IRTS inquiète.

La galère du personnel

Cette liste est malheureusement non exhaustive et devrait déjà interpeller !

Depuis 2018, les conflits se multiplient, mais les alertes lancées par la CGT ont été sciemment sous-estimées et dénigrées par les responsables en poste !
Personne ne peut décemment aujourd’hui s’étonner de la situation !
Ce n’est certainement pas le Ségur de la Santé et son lot d’incohérences et de discriminations qui permettront de corriger le tir !
Le COVID ne doit pas non plus servir d’excuses à certains décideurs pour tenter de se dédouaner de leurs responsabilités !
Dans les faits, sur le terrain, les constats sont toujours les mêmes :

  •  du personnel toujours en galère dans les hôpitaux, les EHPAD…,
  • des grèves à répétition ces derniers mois : infirmières anesthésistes, infirmières de bloc, les réanimations, les sagefemmes, les psychologues, les SAAD, la psy…,

La CGT estime que la politique actuelle n’est toujours pas à la hauteur des attentes des personnels, que ce soit autour des questions salariales ou des budgets alloués !
Pourtant, de l’argent, il devrait y en avoir pour TOUS (la preuve : les bénéfices records de 171 milliards d’euros versés aux actionnaires du CAC 40 en 2021 !)

Le personnel insuffisant

Au-delà de la sempiternelle question financière, tout le secteur a plus que jamais besoin d’une politique ambitieuse de formation et d’embauches, de mesures d’attractivité vers nos métiers et de mesures de fidélisation des professionnels.
La CGT estime qu’il manque 10% d’effectifs pour fonctionner normalement.
Par contre, ce n’est pas en se contentant d’augmenter les promotions en IFSI / IFAS que l’on pourra garantir un nombre de personnels suffisant ces prochaines années.
Former est une chose, mais encore faut-il préserver les professionnels en poste et accueillir dignement les élèves lors de leurs stages ! C’est loin d’être le cas aujourd’hui quand tout fonctionne en mode dégradé avec des personnels qui, parfois, ont peu d’ancienneté, voire ne connaissent même pas le service dans lequel ils ont été placés pour… dépanner !

Les pistes du nouveau ministre de la Santé

Pour la CGT, l’urgence devrait être à l’ouverture de discussions sur le sens du travail, sur les orientations, sur le management, sur les conditions de travail et de prise en charge sur le terrain…,
Or, toutes ces questions ne sont jamais examinées alors qu’elles sont les causes majeures de la désaffection, du turn-over, des démissions et des risques psychosociaux qui rongent la santé des professionnels !
Elles sont aussi un prérequis indispensable pour retenir les nouveaux diplômés !

Et que dire des pistes de travail proposées par le nouveau Ministre de la Santé ?
Là encore, le gouvernement ne semble toujours pas prendre la mesure de ce qui se joue.
Ce n’est pas en limitant l’accès aux soins, en culpabilisant les patients ou en renvoyant vers la médecine de ville que l’on règlera les problèmes ! C’est insensé de fermer des lits et des structures de proximité et de demander aux patients de s’adapter !
Du côté de la psychiatrie, il y a là aussi un véritable enjeu : comment éviter des ruptures de soins et des dégradations de la santé mentale de la population si on continue à fermer des lits, à réduire les possibilités de consultations en CMP… ?

La CGT revendique notamment :

➔ un changement de modèle en commençant par la nationalisation des EHPAD et cliniques privées à but lucratif,
➔ la suppression de toute tarification à l’activité (T2A, SERAPHIN-PH),
➔ une meilleure redistribution des richesses en réorientant, notamment vers la santé et l’action sociale, l’argent donné au patronat (exonération de cotisations…,),
➔ une rupture avec le management actuel et la maltraitance institutionnelle,
➔ de consolider la formation et de revoir l’accueil des jeunes professionnels,
➔ de mettre en place des ratios, définis avec les personnels, pour assurer la qualité et la sécurité des prises en charge (1 soignant pour 1 résident dans les EHPAD…,)

Des actions envisagées

La CGT demande un rendez-vous au nouveau délégué territorial de l’ARS Grand Est, Monsieur ORCIER.
La CGT demande aux députés de Meurthe-et-Moselle d’intervenir dans l’hémicycle pour que les travailleurs de la santé, du social et du médico-social soient enfin entendus ! La CGT invite nos élus, pour se faire une idée plus juste, à recevoir une délégation avant l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale et du projet de loi de finances pour 2023, prévu fin septembre.
Diverses actions sont d’ores et déjà envisagées … y compris la grève à la rentrée…! »

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