L’entreprise européenne ATMOS Space Cargo, spécialisée dans le développement de capsules spatiales pour le transport de cargaisons depuis et vers l’orbite, a choisi Strasbourg pour implanter son premier bureau européen dédié à la recherche et à la logistique en santé dans l’espace.

Installée au sein de l’incubateur de l’International Space University (ISU), cette nouvelle antenne marque une étape décisive pour la société. Elle s’accompagne d’un partenariat stratégique avec la start-up Space Cargo Unlimited et du lancement d’un programme ambitieux de sept missions spatiales autonomes prévues à partir de 2026.
Une ambition : bâtir une chaîne logistique de la santé dans l’espace
L’objectif d’ATMOS Space Cargo est clair : créer une infrastructure complète permettant la recherche et la fabrication de matériaux et de traitements médicaux en microgravité.
Dans cet environnement unique, les cellules vieillissent plus vite, les protéines se cristallisent différemment et certaines réactions biologiques s’accélèrent, ouvrant la voie à de nouvelles thérapies et à des avancées dans la pharmaceutique et la biotechnologie.
Pour y parvenir, ATMOS développe la capsule PHOENIX 2, un véhicule réutilisable doté d’un bouclier thermique gonflable capable de ramener en toute sécurité des charges utiles de l’espace. Ces capsules seront au cœur des futures missions logistiques vers l’orbite basse.
Un partenariat stratégique avec Space Cargo Unlimited
ATMOS Space Cargo et Space Cargo Unlimited unissent leurs forces pour proposer un nouveau modèle d’accès européen à la microgravité, à l’approche de la fin de vie de la Station spatiale internationale (prévue pour 2030).
Leur projet commun combine la plateforme scientifique BentoBox de Space Cargo Unlimited avec la capsule PHOENIX 2 d’ATMOS, afin de créer un service complet de transport, stockage et retour de matériel en orbite.
Dès 2026, sept missions autonomes permettront un accès régulier à l’espace pour la recherche biomédicale. Ces vols seront opérés à bord de fusées Falcon 9 de SpaceX, dans le cadre d’un contrat déjà signé entre les partenaires.
« La combinaison des opérations autonomes de BentoBox et de la technologie réutilisable de PHOENIX 2 établit un nouveau standard pour la logistique spatiale », souligne Marta Oliveira, cofondatrice et directrice des opérations d’ATMOS. « Notre ambition est de rendre la fabrication en microgravité aussi accessible que la production terrestre, en consolidant la souveraineté spatiale de l’Europe dans l’ère post-ISS. »
Strasbourg, un choix stratégique au carrefour du spatial et de la santé
Pour ATMOS, Strasbourg s’est imposée comme un choix naturel.
« La présence de l’International Space University, d’un écosystème de santé très structuré et la situation géographique au cœur de la Biovalley européenne ont été déterminantes », explique Marta Oliveira.
Le bureau strasbourgeois accueillera à terme 35 collaborateurs dans les domaines de la recherche, de l’ingénierie, des opérations spatiales et du développement commercial. Il servira aussi de plateforme de coordination avec les partenaires scientifiques et industriels européens.
L’installation d’ATMOS a été accompagnée par Grand Est Développement International, l’ISU, l’Adira et BioValley France, avec le soutien de l’Eurométropole de Strasbourg.
Un écosystème régional en pleine effervescence
La région Grand Est s’affirme comme un pôle européen d’innovation au croisement du spatial et de la santé.
Outre l’ISU et les entreprises installées à Strasbourg comme Space Pharma ou Prometheus Life Technologies, plusieurs acteurs régionaux renforcent cette dynamique : Latitude à Reims, spécialisée dans les lanceurs spatiaux réutilisables, Axon’Câble dans la Marne, ou encore Nimesis en Moselle, qui produit des mécanismes pour satellites.
« L’arrivée d’ATMOS confirme l’attractivité du Grand Est pour les entreprises du spatial », se félicite Andrés De Almeida, responsable de l’incubateur de l’ISU. « Elle illustre parfaitement la synergie entre recherche, entrepreneuriat et innovation dans notre région. »
Vers une nouvelle ère du “Made in Space”
Avec ce projet, ATMOS Space Cargo entend poser les bases d’un nouveau modèle européen de recherche et de production spatiale, capable de soutenir les industries de la santé et de la biotechnologie à l’aube de la fermeture de l’ISS.
À Strasbourg, cette ambition prend racine au cœur d’un écosystème qui lie déjà médecine, science et conquête spatiale — une alliance prometteuse pour les thérapies et les technologies de demain.