Point-de-vue. Gérard Charollois fustige l’industrie du vent développée par « des entreprises privées dopées aux subventions et aux exonérations fiscales » (…) « pour y implanter leurs hachoirs à oiseaux et chauves-souris « .
Par Gérard Charollois
L’humain se trouve confronté à un défi létal : sa prolifération, la maîtrise qu’il a acquise sur le monde, sa cupidité dont le « libéralisme économique » est la manifestation flamboyante polluent, artificialisent, épuisent les ressources de la planète, altèrent la composition chimique de l’atmosphère et donc le climat, anéantissent la biodiversité, rabaissent les salariés en « capital humain », réifient l’animal, nient la Nature lorsqu’elle ne sert pas de décor à ses exploitations touristiques.
La communauté scientifique s’alarme.
Des zones du globe vont devenir inhabitables et il s’avère de plus en plus probable que l’aventure de l’espèce « homo economicus » sera une impasse évolutive.
En effet, nul dirigeant ne nie les évidences, les données objectives, mais il ne peut plus rien pour sauver l’humanité. Bien sûr, d’aucuns railleront ce catastrophisme et il n’est jamais bon d’être CASSANDRE. Mais au stade de mes observations et études, j’en arrive à cette conclusion définitive. Pourquoi ?
Si l’altération du climat, l’épuisement des minerais et sources de carbone du sol – fruit de quatre cents millions d’années de travail de la Terre – la disparition des espèces végétales et animales perdureront jusqu’à la chute finale, c’est que le système ne peut pas faire autrement.
À l’échelon planétaire, le commerce, les entreprises privées, la concurrence et la compétition font la loi et les dirigeants émargent tous à la secte des adorateurs de ces dogmes.
Une drogue : le profit
Or, ce système repose sur une drogue létale : le profit.
Pour faire du profit sans lequel l’entreprise privée meurt et sans lequel le milliardaire s’étiole, il faut exploiter, croître, investir, spéculer, donc épuiser la nature, asservir l’opprimé. Pas de profit sans flexibilisation du salarié, sans élimination des normes environnementales contraignantes, sans recours aux fruits de la terre : animaux, végétaux, pétrole, charbon, minerais rares et autres.
Le système porte en lui-même l’annonce de sa chute
On ne peut pas croître indéfiniment dans un monde nécessairement fini. Alors, la décroissance ? Le mot sent trop son sado-maso qui aspire au sacrifice et à l’expiation. Je préfèrerais une croissance purement qualitative qui élève la Nature au rang de priorité.
Confrontés aux signaux de détresse des scientifiques, la secte « libérale » invente les énergies renouvelables, ici et maintenant l’éolien et le photovoltaïque.
Partout, des entreprises privées, dopées aux subventions, aux exonérations fiscales, aux tarifs majorés de revente de l’électricité, mitent les forêts et les prairies pour y implanter leurs hachoirs à oiseaux et chauves-souris et leurs lèpres parfaitement vaines.
Car les actionnaires de ces sociétés très privées ne font que vendre du vent.
Il est démontré que ces agressions contre la Nature ne remplaceront aucune autre énergie.
C’est d’ailleurs une loi de la dynamique du système qui veut que lors de l’apparition d’une source nouvelle d’énergie, elle se surajoute aux préexistantes sans les faire disparaître : le charbon succéda au bois, le pétrole au charbon, le nucléaire au pétrole et au gaz, mais l’humain consomme toujours plus de bois, de charbon, de pétrole, de nucléaire.
Couvrir la France d’éoliennes et de champs de photovoltaïques rapportera beaucoup aux actionnaires sans se substituer aux autres modes de production d’électricité.
« Refusez de servir »
Observons d’ailleurs, pour ne parler que des gaz à effet de serre, que la production d’électricité n’est pas l’unique source d’émission : les transports, l’agriculture, la chimie ne vont pas fonctionner à l’éolien et ont besoin d’oxyder du carbone.
L’excellent Etienne de La Boétie, en 1546, dans son petit livre sur la servitude volontaire nous enjoignait : « refusez de servir et vous voilà libres ».
Le problème des « opprimés » ne tient pas aux « oppresseurs » mais aux opprimés qui se soumettent.
Refuser de servir, dans l’acception de La Boétie, ne signifie pas brûler les feux rouges, commettre des excès de vitesse et ignorer les règles d’hygiène et de prévention des maladies que nous prescrit la médecine.
Refuser de servir, c’est regarder les programmes des candidats aux élections et non l’image des candidats que distille la presse. C’est apprécier le message de Greta Thunberg et non la personne de Greta Thunberg.
C’est, quand on est salarié, employé, ouvrier, chômeur, retraité, amoureux de la Nature, respectueux de l’animal, ne pas soutenir des « oppresseurs » qui servent les lobbies et les actionnaires.
Refuser de servir, c’est échapper au syndrome de Stockholm qui veut que l’otage aime son agresseur.
Si les opprimés décidaient de ne plus servir, la vie aurait pu être sauvée et les valets des lobbies qui mènent ce monde ne seraient plus présidents.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE