C’est une pollution gravissime dénoncée par le chauffeur licencié d’un sous-traitant d’Arcelor à Florange (57).
Les images font le tour des télés, des sites web et des réseaux sociaux. Elles proviennent du chauffeur d’un camion-citerne licencié d’une entreprise sous-traitante du groupe sidérurgique ArcelorMittal. Ce chauffeur, licencié pour avoir dénoncé le scandale, commente les images qu’il filme avec son smartphone.
« Et voilà comment on recycle les déchets, à Florange, chez Arcelor. On balance de l’acide en pleine nature. On dit c’est de la boue de fer, mais c’est de l’acide. Voilà…. Arcelor ne fait pas son travail de recyclage de produits chimiques…pas loin des bois, pas loin des habitations. Même pas à deux kilomètres à vol d’oiseau des habitations… On nous casse les c. de rouler pair et impair ! Et voilà, l’Etat français. 28 m3 d’acide. Voilà ce qu’on va laisser à nos gosses plus tard… Nappe phréatique et tout le reste. Voilà des vapeurs d’acide. Alors on nous casse les c. pour rouler écolo, mais les professionnels on leur dit rien. On balance 28 m3 par jour. Et voilà. Belle couleur, hein ? »
« Rupture de discrétion commerciale »
Le chauffeur, auteur des images, affirme devant les caméras qu’il a vu, sur le crassier des sangliers et des biches morts. Il précise aussi que les bons de livraison mentionnaient qu’il s’agissait de boues de fer ou d’épuration.
Intrigué d’avoir les yeux rougis, le chauffeur qui préfère garder l’anonymat, s’est confié à un pompier travaillant pour Arcelor. Peu après, il a été licencié pour « rupture de discrétion commerciale ». Et, depuis, il n’a pas retrouvé de travail.
La diffusion des images dans la presse a soulevé une vague d’émotion dans toute la région de Florange. La direction de l’Environnement (DREAL) a ouvert une enquête. Mais la direction d’Arcelor qui a réuni un CE extraordinaire, lundi, a affirmé qu’il n’y avait « aucun risque environnemental ou sanitaire pour les populations ».
Les résultats des analyses chimiques seront connus d’ici huit jours.
L’affaire pourrait avoir des prolongements judiciaires.
Emilien Lacombe