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L’alimentation européenne massivement contaminée par les « polluants éternels »

Une enquête de Générations Futures révèle des taux de contamination alarmants dans les denrées alimentaires, avec 69% des poissons touchés. Voir ci-dessous le rapport détaillé.

Marché aux poissons (UnlimPhotos)
Marché aux poissons (UnlimPhotos)

Surveillance insuffisante et réglementation défaillante

Une nouvelle enquête menée par l’association Générations Futures met en lumière l’ampleur préoccupante de la contamination de l’alimentation européenne par les PFAS. Ces substances per- et polyfluoroalkylées, surnommées « polluants éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement, représentent un défi majeur pour la santé publique.

L’investigation, qui compile les données officielles disponibles dans plusieurs pays européens, révèle des lacunes importantes dans la surveillance et la réglementation de ces substances. Sur les milliers de PFAS existants, seuls trois font l’objet d’une surveillance européenne (PFOS, PFOA, PFHxS) et quatre seulement sont encadrés par des limites réglementaires.

Des taux de contamination variables selon les aliments

L’analyse des échantillons alimentaires européens dresse un tableau contrasté de la contamination. Les poissons apparaissent comme les plus touchés avec 69% d’échantillons contenant au moins l’un des quatre PFAS réglementés. Les abats et mollusques suivent avec 55% de contamination chacun.

Les œufs présentent un taux de 39%, tandis que les crustacés affichent 27% de contamination. Les produits laitiers ne sont pas épargnés avec 23% des échantillons de lait contaminés. Les viandes s’avèrent moins touchées avec 14% d’échantillons positifs.

L’enquête révèle également que le PFOS représente en moyenne 63% de la contamination totale aux quatre PFAS réglementés. Les concentrations les plus élevées sont détectées dans les abats et les poissons.

Au-delà de la réglementation : d’autres PFAS préoccupants

L’investigation met au jour la présence de sept autres PFAS dangereux, mais non réglementés, particulièrement dans les abats, poissons et œufs. Cette découverte souligne les limites de l’approche réglementaire actuelle qui ne couvre qu’une infime partie de cette famille de substances.

Les viandes de volaille, fruits et légumes apparaissent globalement moins contaminés, offrant quelques alternatives aux consommateurs soucieux de limiter leur exposition.

Une réglementation au service des intérêts économiques

Générations Futures dénonce des seuils réglementaires inadaptés, établis non pas pour protéger la santé des consommateurs, mais pour préserver les intérêts économiques des filières alimentaires. Ces limites, fixées à des niveaux suffisamment élevés pour éviter les retraits massifs de produits, exposent les consommateurs à un risque important de dépassement de la dose hebdomadaire tolérable établie par l’Agence européenne de sécurité des aliments en 2020.

Cette situation appelle des mesures urgentes pour renforcer la surveillance, élargir la réglementation et surtout s’attaquer à la pollution à la source pour protéger efficacement la santé publique européenne.

Le rapport détaillé

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