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Nancy : Gilles Laporte au Livre sur la Place du 8 au 10 septembre

L’écrivain vosgien a participé à pratiquement toutes les éditions du Livre sur la Place, créé en 1978. Il sera encore présent cette année avec un roman sur le thème du handicap et de l’écologie authentique. Entretien.

Gilles Laporte
Gilles Laporte (DR)

Votre nouveau roman, « Une fleur au cœur d’or » raconte l’histoire de Louis, handicapé de naissance, né à l’Hôtel de la Reine, à Nancy, d’une mère femme de ménage et d’un père mort à la guerre de 1870. Est-ce une histoire vraie ou une fiction ?

Il s’agit d’une fiction destinée à raviver une mémoire défaillante sur un sujet patrimonial si important pour notre Lorraine, l’écologie authentique, et la… pédagogie pratiquée dans nos institutions d’enseignement. Le handicap n’est pas un… handicap ! Il est parfois un atout (voir mon roman précédent : Les Silences de Julien).

Malgré tous ses malheurs, P’tit Louis déborde de talent, de sensibilité, d’intelligence. Il se passionne pour les fleurs, il les peint si joliment que ses aquarelles seront exposées au Grand Hôtel. Mais il ne fait pas que peindre des fleurs, il en connaît le nom scientifique et leurs propriétés médicinales. Il impressionne le peintre, Émile Friant. Mais aussi un certain Victor Lemoine. Qui est-ce ?

Victor Lemoine est un horticulteur né en Moselle en 1823, mort à Nancy en 1911. Il est le beau-père du pharmacien Émile Coué. Génie de l’hybridation des plantes qui a créé un nombre incalculable de cultivars, Victor Lemoine est considéré aujourd’hui encore, par les professionnels et amoureux des plantes, comme le plus brillant horticulteur du monde. Fondateur de la Société centrale d’Horticulture de Nancy — toujours active – en 1877 avec Émile Gallé, il est l’ami d’Émile Friant… l’un des inspirateurs de l’École de Nancy.

Nancy est alors la capitale de l’horticulture. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

Une fleur au cœur d'or, de Gilles Laporte (couverture)
Une fleur au cœur d’or, de Gilles Laporte (couverture)

Il en reste la Société centrale d’Horticulture. Une sépulture familiale dans le cimetière Sud, une rue : la rue des Bégonias et des centaines de variétés de lilas, bégonias, pivoines, glaïeuls dans tous les catalogues du monde, dus à son génie. L’École d’Horticulture et de Paysage de Roville-aux-Chênes (Vosges) qui accueille aujourd’hui plus de 1000 élèves chaque année peut être considérée comme faisant partie de son héritage.

Le petit garçon handicapé, né dans une chambre de bonne, à l’Hôtel de la Reine, va finalement trouver son bonheur grâce à l’amour des fleurs, de la nature, de la peinture, des arts qui naissent un peu partout en Lorraine. Peut-on y voir une formidable leçon de vie à méditer aujourd’hui ?

Oui, une leçon de résilience et de courage. P’tit Louis a la volonté de vivre sa vie dans le respect des autres, de la nature, des institutions, en toute authentique fraternité. Un encouragement aussi à la création et à l’activité artisanale (l’apprentissage) capables de permettre la réalisation de soi, même (surtout ?) dans des cas physiques ou psychosociaux très difficiles. Il incarne la valeur de la transmission des savoirs et de l’énergie créatrice en toute circonstance (que nos pédagogues méditent…).

« Une fleur au cœur d’or » de Gilles Laporte (Les Presses de la Cité, collection Terres de France). Préface d’Alain Baraton, Jardinier de Versailles. 445 pages, 22,90 €.

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