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« Tropic », vers l’infini et au-delà !

Dans ce film de science-fiction, réalisé par Edouard Salier, deux frères jumeaux s’entraînent dur pour partir dans l’espace.

« Film profondément contemporain », ce long-métrage de science-fiction est une rareté dans le cinéma français.

C’est dans un futur très proche, « un monde futuriste crédible », que se déroule « Tropic », film réalisé par Edouard Salier (sortie le 2 août). Deux frères jumeaux, Lazaro et Tristan (incarnés par Pablo Cobo et Louis Peres) y suivent un entraînement intense, un programme d’élite, une préparation extrêmement sélective au cours de laquelle les très rares heureux élus deviendront spationautes. Le rêve ultime des deux frangins qui ont une idée fixe : s’envoler vers l’infini et au-delà !

Ce film de science-fiction, une rareté dans le cinéma français, avait été présenté deux fois en avant-première à Gérardmer, lors du Festival du Film Fantastique puis aux Rencontres du Cinéma. Dans la cité vosgienne, Edouard Salier avait déjà reçu le Prix du court-métrage pour « Habana » lors du festival, et si les cinéastes David Cronenberg et Paul Verhoeven figurent parmi ses influences, c’est en bonne compagnie de « Bienvenue à Gattaca » d’Andrew Niccol, également primé en son temps à Gérardmer. Et c’est dans l’Alsace voisine, à Mulhouse, qu’il a tourné une partie de « Tropic », notamment les séquences de l’appartement familial.

Au centre de training, les frères travaillent dur, Tristan est plus sportif, physiquement plus fort, Lazaro est plus intellectuel, moins musclé. Une nuit, alors qu’ils s’entraînent dans un lac, un truc vert bizarre tombe soudainement du ciel ; Tristan est brûlé, contaminé, par la substance toxique. Diminué physiquement mais aussi mentalement, le beau gosse sportif n’est plus que l’ombre de lui-même ; malade, difforme, des boursouflures sur le visage et le corps, il est devenu faible et monstrueux, une sorte d’« elephant man » recueilli dans un centre pour handicapés, voisin du camp de formation où peine encore son frère.

« Le but était vraiment de camper ma différence »

Dans une inversion de rôles, une opposition des corps, Lazaro s’entraîne encore plus fort, y met plus d’intensité que jamais, comme pour remplacer son frère désormais inapte. Aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer, Pablo Cobo confiait avoir été « métamorphosé par la pratique intensive du sport », un grosse préparation multidisciplinaire, jogging, muscu, yoga, apnée… La difficulté du casting de ce film était notamment de trouver deux acteurs présentant des ressemblances tout en étant différents, et qui puissent passer pour frères jumeaux. « Le but était vraiment de camper ma différence, tout l’enjeu est que Lazaro aime son frère et qu’il ne sait plus comment l’aimer », précise Pablo Cobo, « Quand j’ai lu le scénario, j’ai tout de suite été stimulé (…) Il y a un univers fort, c’était excitant de travailler sur un film à l’esthétique comme ça se fait peu en France, c’est très ambitieux ».

Ecrit par l‘auteur chilien Mauricio Carrasco, ce scénario offre à nouveau un beau rôle de mère à l’actrice espagnole Marta Nieto (bouleversante dans « Madre » de Rodrigo Sorogoyen), une mère qui donne tout pour ses fils chéris et leur passion pour l’espace. Ainsi que le note Pablo Cobo, « Tropic » est un « film profondément contemporain », du fantastique qui évoque à la fois la compétition à outrance, la performance, la colonisation spatiale, la fraternité, l’amour filial, la gémellité, l’écologie, et la différence.

Patrick TARDIT

« Tropic », un film de Edouard Salier, avec Pablo Cobo et Louis Peres (sortie le 2 août).

Deux frères jumeaux suivent un entraînement intense, un programme d’élite, une préparation extrêmement sélective au cours de laquelle les très rares heureux élus deviendront spationautes.
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