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La Cristallerie de Baccarat change de main

Fleuron français de l’industrie du luxe, la célèbre cristallerie lorraine est passée sous le contrôle d’un fonds d’investissement situé à Hong Kong.

Cristallerie de Baccarat
Baccart, exposition universelle de 1878 (Wikimedia Commons)

La saga de la cristallerie de Baccarat continue. L’entreprise a été vendue/rachetée à quatre reprises avant d’être détenue par Starwood Capital, une société de gestion d’investissement américaine de 2005 jusqu’en 2018 date à laquelle l’entreprise française sera reprise par la société chinoise Fortune Fountain Capital, dirigée par Coco Chu pour une valeur de 164 millions.
La famille Chu possède alors 88,8% des actions. Mais elle a besoin d’emprunter 64 millions d’euros auprès de fonds d’investissement de Hong Kong pour réaliser l’achat. La société chinoise promet alors d’investir entre 20 et 50 millions d’euros pour développer la marque « made in France ».

Liquidation judiciaire

Hélas, deux ans plus tard, en septembre 2020, la famille Chu, n’honorait plus ses remboursements de prêts, laissant l’entreprise lorraine dans le désarroi. Ce qui devait arriver arriva : la société chinoise a été mise en liquidation judiciaire. Deux administrateurs nancéiens furent désignés par le tribunal de commerce pour gérer la cristallerie.
Depuis, c’est le groupe Tor Investment Management Hong Kong Ltd qui s’est porté acquéreur. Celui-ci représente cinq fonds internationaux détenant 97,1 % du capital grâce à un accord émis avec l’actionnaire majoritaire.

Une trajectoire positive

Ce changement de main du capital inquiète les syndicats de cette entreprise de 1200 salariés (dont 600 en Meurthe-et-Moselle). Ils aimeraient une stabilisation du capital pour développer le marché.
Malgré la crise sanitaire et la crise économique de l’année 2020, la cristallerie reste sur une « trajectoire positive du chiffre d’affaires » selon les administrateurs judicaires cités par l’Est Républicain.
La nomination d’Hervé Martin comme directeur général (provisoire) du groupe (il a dirigé l’entreprise entre 2007 et 2011) est perçue comme très positive pour les salariés et par les syndicats. Les ventes restent à un excellent niveau mondial, grâce notamment au marché japonais.
La cristallerie née en 1764 sous Louis XV a encore de beaux jours devant elle.

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