Le groupe Mercedes a annoncé mettre en vente son site de fabrication de la petite voiture Smart fabriquée à Hambach, en Moselle, où travaillent 1.000 salariés et 600 sous-traitants.
La nouvelle a surpris tout le monde, à commencer par les salariés de l’usine Smart à Hambach, en Moselle. Vendredi, la direction du groupe Daimler a annoncé sa volonté de mettre l’usine en vente « en raison d’une crise sans précédent aggravée par l’épidémie de Covid-19 ». Comme tous les constructeurs, Mercedes doit faire face à une chute brutale des commandes. La pérennité du site est donc en jeu.
Personne ne sait pour l’instant ce qui va se passer dans les jours et les semaines à venir. D’où l’inquiétude des salariés mais aussi des élus de la région qui ont pourtant appuyé fortement le développement de cette usine.
Le pacte 2020
Inaugurée en 1997 par le président Jacques Chirac et le Chancellerie Helmut Kohl, l’usine de fabrication de la petit citadine Smart était le fruit d’un mariage entre le constructeur allemand Mercedes et l’horloger suisse SMH. Après 20 ans de production, Mercedes décide en 2019 de délocaliser la fabrication de la Smart en Chine et de produire, à Hambach, un SUV Mercedes tout électrique.
Pour cela, le groupe Daimler, propriétaire de Mercedes, a décidé d’investir 500 M€ sur le site mosellan. Les travaux sont en cours. L’avenir semblait donc tout tracé pour l’usine et pour ses 1.600 salariés qui, en 2015 avaient accepté de travailler 39 heures payées 37. Un retour aux 35 heures était prévu pour 2020. D’où leur sentiment d’avoir été trahis.
Un comité social et économique extraordinaire est prévu mercredi 8 juillet 2020.
La réaction de Jean Rottner, Patrick Weiten, Roland Roth et des collectivités publiques de Moselle
« C’est avec un immense étonnement et une grande inquiétude que nous avons appris, par voie de presse, que la maison-mère, Mercedes-Benz, annonce son souhait de trouver un repreneur pour son site de Sarreguemines-Hambach en Moselle.
Alors que les ventes des modèles Smart EQ restent stables et que l’entreprise a souhaité faire de ce site, qui emploie 1 600 personnes, un modèle en matière de transformation du marché automobile, via la construction du premier SUV Mercedes tout électrique, cette décision est incompréhensible, tant pour les élus que pour les acteurs du territoire.
Alors que la Région Grand Est et l’ensemble des collectivités publiques de Moselle n’ont cessé de soutenir la direction dans ses choix d’investissement, il est regrettable que cette décision soit prise en dehors de toute concertation et de toute discussion.
Aujourd’hui, nous adressons nos plus sincères pensées aux employés du site ainsi qu’aux sous-traitants et aux syndicats. Nous serons à leurs côtés dans leur combat pour préserver cet outil industriel unique dans notre région, qui plus est dans un contexte difficile en pleine crise sanitaire.
Dès cet après-midi, nous prenons contact avec la direction du groupe pour obtenir de plus amples informations et débuter le combat pour sauvegarder nos emplois. »