Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce mardi l’ancien N°2 de la PJ de Lyon à de la prison ferme pour corruption. Ce fils de mineur lorrain ne retournera pas en prison, sa peine étant aménageable.
« Le pacte de corruption » liant le commissaire Michel Neyret et ses indics est bien avéré pour le président du tribunal correctionnel de Paris. L’ancien grand flic est donc condamné pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais en échange d’avantages divers et variés. Il a déjà effectué 8 mois de détention provisoire et ne retournera donc pas en prison.
Michel Neyret, 60 ans, était jugé, en mai dernier, avec huit autres prévenus (dont trois flics). Les deux corrupteurs présumés, Stéphane Alzraa et Gilles Bénichou n’ont pas comparu car ils sont en fuite. Condamnés à deux et cinq ans de prison, un mandat d’arrêt international a été délivré à leur encontre. Quant à l’épouse de Michel Neyret, elle avait été condamnée à huit mois de prison avec sursis pour avoir également profité des cadeaux offerts à son mari.
Flic et voyou
Fils d’un mineur lorrain, Michel Neyret a fait ses études de droit à Nancy avant de suivre les cours de l’école des commissaires. Nommé à la tête de l’antigang (aujourd’hui Brigade de recherche et d’intervention- BRI) de Lyon, il va se distinguer par son audace et son sang-froid.
Avec ses hommes, Neyret va élucider de nombreuses enquêtes criminelles et se constituer un relationnel précieux aussi bien dans le milieu lyonnais que dans la bourgeoisie locale. Son arrestation des évadés de la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône) sera un moment fort de sa carrière qui lui vaudra la légion d’honneur.
Neyret a inspiré à l’ancien flic et réalisateur Olivier Marchal le film Le Gang des Lyonnais. Puis, un autre film au titre révélateur Borderline.
En apprenant sa condamnation, Michel Neyret s’est dit soulagé « parce que je ne retournerai pas en prison » dit-il. « Je ne conteste pas les faits tels qu’ils ont été établis par le président. »
E.L.