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L’Iran tout proche de se doter de l’arme atomique, vraiment ?

« Nous ne sommes pas en capacité de dire que l’Iran fait un effort vers la fabrication d’une arme nucléaire », explique Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Rafael Grossi, DG de l'AIEA devant le Congrès des Gouverneurs ((Photo : D. Calma/AIEA)
Rafael Grossi, DG de l’AIEA devant le Congrès des Gouverneurs ((Photo : D. Calma/AIEA)

Donald Trump, a confirmé récemment les inquiétudes de Benyamin Nétanyahou. Il affirme lui aussi que l’Iran a « la capacité d’assembler une bombe nucléaire en une quinzaine de jours si le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, en donnait l’ordre ». Voilà pourquoi les États-Unis soutiennent l’agression d’Israël et envisagent d’entrer en guerre contre Téhéran. Au risque de provoquer une conflagration générale au Moyen-Orient, et peut-être au-delà.

« Pas d’entorse aux engagements iraniens

On sait que Nétanyahou a lancé l’offensive contre l’Iran le vendredi 13 juin, deux jours seulement avant la reprise des pourparlers entre Téhéran et Washington sur l’épineux problème du nucléaire iranien. Mais en éliminant les principaux négociateurs iraniens lors de l’opération « Rising Lion » les négociations devenaient… impossibles.
Fort de sa supériorité militaire, Tel-Aviv a choisi de frapper. Les attaques massives des sites nucléaires et militaires iraniens ont provoqué de gros dégâts.
Pourtant, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA) chargé de contrôler le programme nucléaire iranien, n’a pas constaté d’entorse aux engagements iraniens dans l’enrichissement du combustible. Prenant le contre-pied des déclarations belliqueuses de Trump et Nétanyahou, Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA précise, devant plusieurs médias internationaux : « Nous ne sommes pas en capacité de dire que l’Iran fait un effort vers la fabrication d’une arme nucléaire ».
Dans une interview à Fox News, le chef de l’AIEA a également assuré qu’il « n’y avait pas de preuves tangibles » à ce stade qu’il y ait un « programme ou un plan pour fabriquer une arme nucléaire » en Iran.
Quelques jours plus tôt, le DG de l’AIEA a fait le point sur les dégâts provoqués sur les installations nucléaires iraniennes, devant le Conseil des Gouverneurs.

Natanz gravement endommagée, pas de risque radiologique externe

« L’installation d’enrichissement de Natanz, l’un des sites les plus stratégiques du programme nucléaire iranien, a subi des dommages considérables. La partie en surface de l’installation pilote d’enrichissement, où l’Iran produisait de l’uranium enrichi jusqu’à 60%, a été entièrement détruite, ainsi que toute l’infrastructure électrique du site.
Si la salle souterraine des cascades de centrifugeuses n’a pas fait l’objet d’une attaque physique directe, la perte d’alimentation électrique pourrait avoir endommagé les équipements qu’elle contient. L’AIEA signale toutefois que le niveau de radioactivité à l’extérieur du site reste normal, écartant tout risque pour la population locale.
À l’intérieur de l’installation, la situation est plus préoccupante avec une contamination à la fois radiologique et chimique. Des isotopes d’uranium provenant d’hexafluorure d’uranium pourraient s’être dispersés, nécessitant des équipements de protection respiratoire pour le personnel intervenant sur place.

Ispahan également touchée

Le complexe nucléaire d’Ispahan n’a pas été épargné. Quatre bâtiments ont été endommagés : le laboratoire chimique central, une installation de conversion d’uranium, l’usine de fabrication de combustible pour le réacteur de Téhéran et une installation de transformation d’UF4 en construction.
Les autres sites préservés
En revanche, l’installation souterraine de Fordou, le réacteur en construction de Khondab, la centrale de Bushehr et le réacteur de recherche de Téhéran n’ont subi aucun dommage.

L’AIEA mobilisée et prête à intervenir

Le directeur général de l’AIEA a salué la coopération des autorités iraniennes tout en soulignant l’importance cruciale d’un échange d’informations régulier pour évaluer précisément les risques et apporter l’assistance nécessaire.
Face à cette escalade militaire, l’AIEA met en garde contre les risques d’un conflit qui menace non seulement des vies humaines, mais augmente aussi le danger d’un rejet radiologique aux conséquences potentiellement graves.
Les inspections internationales reprendront dès que les conditions de sécurité le permettront, l’AIEA réaffirmant sa mission fondamentale : s’assurer que la technologie nucléaire serve au progrès de l’humanité et non à sa destruction. »

L’intervention de Rafael Grossi

Le mensonge, une arme de guerre redoutable !

 

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