Asie-Pacifique
Partager
S'abonner
Ajoutez IDJ à vos Favoris Google News

Trump cède face à la Chine

Les objets technologiques (ordinateurs, smartphones, microprocesseurs…) ont été retirés de la liste des produits chinois taxés à hauteur de 145% par les États-Unis. Une reculade qui en appelle d’autres. Et qui annonce le déclin du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Affrontement Chine vs USA (UnlimPhotos)
Affrontement Chine vs USA (UnlimPhotos)

Une stratégie audacieuse qui tourne court

Donald Trump n’est ni un stratège, ni un génie. Il vient de capituler en rase campagne face à la Chine. Xi Jinping n’ira pas lui « lécher le c. » comme de nombreux États soumis à une augmentation délirante des droits de douanes. Au contraire, il rend coup pour coup. La Chine « ira jusqu’au bout » dans ce bras de fer, a annoncé le ministre du Commerce. Une fermeté qui a ébranlé le locataire de la Maison Blanche. Trump a compris qu’il risquait gros en provoquant l’Empire du Milieu. Les États-Unis importent 80% de leurs équipements électriques de Chine. D’où la volte-face du président américain qui a retiré tous les produits technologiques de la liste des objets surtaxés.
L’avertissement vaut aussi pour d’autres sujets chauds, comme l’Iran. Si Trump envisageait de bombarder Téhéran, comme il l’a annoncé, Pékin pourrait bien ne pas rester les bras croisés. En effet, la Chine importe 80% de son pétrole pour faire tourner son économie.

La pression internationale

Donald Trump est arrivé à la présidence avec une vision claire : transformer les États-Unis d’un empire déclinant en une nation puissante, recentrée sur ses intérêts. Sa stratégie reposait sur trois piliers essentiels : réduire le déficit budgétaire grâce au DODGE piloté par Elon Musk, se désengager de la guerre en Ukraine, et imposer des droits de douane pour rééquilibrer la balance commerciale américaine.
Le 7 avril 2025, Trump a déclaré publiquement qu’il maintiendrait les droits de douane malgré la pression internationale grandissante, allant jusqu’à affirmer que « le monde entier me lèche le cul pour passer des accords ». Cette déclaration provocatrice a déclenché une réaction immédiate : remontée des taux d’intérêt à long terme et opposition ferme de la Chine.

La capitulation et ses conséquences

Face à cette pression internationale et aux inquiétudes au sein même du Parti républicain, Trump a dû reculer le 9 avril en annonçant un moratoire de 90 jours sur les droits de douane mondiaux, à l’exception de la Chine. Ce revirement a envoyé un message clair au monde entier : les États-Unis ne sont plus la puissance hégémonique d’antan.
Cette capitulation marque potentiellement un tournant décisif. Trump s’est retrouvé dans une position intenable : il ne pouvait pas simultanément déclarer la fin de l’empire américain tout en se comportant comme un dictateur, dictant sa volonté au monde entier.

Vers un nouvel ordre mondial

Les conséquences de cet échec pourraient être considérables pour l’économie américaine. Le dollar risque de perdre son statut privilégié, les obligations américaines et l’immobilier sont menacés, et les géants technologiques américains pourraient voir leurs valorisations revues à la baisse.
Pour le reste du monde, cette crise pourrait paradoxalement ouvrir la voie à davantage d’indépendance vis-à-vis des États-Unis. La dédollarisation, déjà en marche depuis la crise financière de 2008, risque de s’accélérer, poussant de nombreux pays à développer leur souveraineté industrielle et financière.
Nous entrons dans un monde plus incertain, mais potentiellement plus équilibré, où l’or pourrait retrouver son attractivité comme valeur refuge. La date du 9 avril 2025 pourrait ainsi marquer le véritable début d’un nouvel ordre mondial multipolaire.

Amérique du Nord Asie-Pacifique