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Macron : un service militaire volontaire dès l’été 2026

Ce jeudi 27 novembre, en Isère, Emmanuel Macron a levé le voile sur un nouveau “service national” d’inspiration militaire. Il s’agit d’un dispositif de dix mois rémunéré 800 euros pour les jeunes. Bref, une préparation à la guerre.

Conçu dans un contexte international jugé de plus en plus instable, ce programme entend associer davantage la jeunesse française à la défense du pays. Premier départ prévu : l’été 2026.

Un service national « purement militaire » et fondé sur le volontariat

Face à la 27e brigade d’infanterie de montagne, à Varces (Isère), le chef de l’État a annoncé la création d’un service militaire volontaire destiné en priorité aux jeunes de 18 et 19 ans.
Loin du Service national universel (SNU), qui disparaît du même coup, ce nouveau dispositif se veut clairement recentré sur les besoins des armées.
« L’objectif que nous poursuivons est un objectif militaire », a affirmé Emmanuel Macron, soulignant que ce service ne sera pas obligatoire : seuls les volontaires pourront y participer. Le recours à d’autres jeunes ne pourrait être envisagé que dans des situations tout à fait « exceptionnelles » et nécessiterait l’autorisation du Parlement.

Trois ambitions sont affichées :

  • renforcer le lien Armée-Nation,
  • accroître la résilience du pays,
  • consolider la formation et l’esprit d’engagement de la jeunesse.

Le président assure que « la jeunesse a soif d’engagement » et se dit convaincu qu’elle est « prête à se lever pour la patrie ».

Un dispositif appelé à monter en puissance

Dès 2026, 3 000 jeunes composeront la première cohorte. L’exécutif prévoit une montée rapide en capacité : 10 000 volontaires en 2030 et jusqu’à 50 000 par an en 2035.
S’ils seront intégrés en priorité dans des unités militaires, les volontaires pourront également rejoindre, à partir de 2027, la gendarmerie nationale, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris ou encore le bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Dix mois de service, 800 euros par mois

Le service durera dix mois et donnera lieu à une rémunération minimale de 800 euros mensuels. Hébergement, alimentation et équipement seront pris en charge par l’État.
Le parcours s’articulera en deux temps : Un mois de formation initiale, consacré aux bases de la vie militaire : discipline, maniement des armes, techniques de déplacement et cohésion. Neuf mois d’intégration dans une unité, où les volontaires participeront aux missions assurées par les forces armées sur le territoire national.
Macron précise qu’il s’agit d’un format compatible avec « une année de césure », permettant de s’inscrire dans les parcours de vie des jeunes, entre études, insertion professionnelle et engagement personnel.

Des missions exclusivement en France

Les volontaires seront déployés uniquement sur le territoire national, en métropole comme en outre-mer.
Le président veut ainsi distinguer clairement ce service d’un engagement opérationnel extérieur : « Le service national, c’est le territoire national », a-t-il insisté.
Cette précision intervient dans un climat où plusieurs responsables militaires mettent en garde contre la montée des tensions internationales et la possibilité d’un conflit de haute intensité impliquant la France.

Un effort budgétaire de plus de 2 milliards d’euros

Pour financer ce nouveau dispositif, l’exécutif mise sur l’actualisation de la loi de programmation militaire 2026-2030, qui inclura plus de 2 milliards d’euros supplémentaires. « C’est un effort indispensable », a martelé Emmanuel Macron.
Le président a replacé cette annonce dans un contexte géopolitique marqué par le retour de la puissance militaire comme instrument de rapport de force : « Dans ce monde incertain, où la force prime sur le droit, notre nation n’a le droit ni à la peur, ni à la panique, ni à l’impréparation. » Et d’ajouter : « La seule façon d’éviter le danger, c’est de s’y préparer. »
Un tournant stratégique pour la France
Avec la fin du SNU et la création de ce service militaire volontaire, l’exécutif opère un bouleversement majeur de la politique de jeunesse et de défense.
Dans un environnement international tendu et alors que le président multiplie les alertes sur la menace russe, cette réforme marque un recentrage clair sur la préparation militaire du pays.
L’été 2026 constituera un premier test, observé de près par les armées, les jeunes… et leurs familles.

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