La France doit faire face à de multiples défis pendant que les États-Unis et l’Argentine se relèvent, constate l’économiste Marc Touati dans sa vidéo hebdomadaire.
Alors que Donald Trump s’installe à la Maison-Blanche et que l’Argentine montre des signes de reprise sous Milei, la France fait face à une situation économique préoccupante, marquée par des records de faillites d’entreprises et une croissance atone.
Un nombre record de faillites d’entreprises en France
Les derniers chiffres de la Banque de France sont alarmants : 65 764 défaillances d’entreprises ont été enregistrées, atteignant un nouveau record historique. Cette augmentation touche tous les secteurs, avec des hausses particulièrement marquées dans l’immobilier (+63%), les activités financières (+61%), et la construction (+36% par rapport à 2020).
Le chômage persiste et la croissance stagne
Avec un taux de chômage à 7,7% contre 6,3% dans la zone euro, la France peine à redresser sa situation de l’emploi. Le chômage des jeunes est particulièrement préoccupant, atteignant 20,5% contre 15% dans la zone euro. Les perspectives de croissance pour 2025 ne sont pas encourageantes, avec seulement 0,5% prévu.
Le déclassement français dans le classement mondial
En termes de PIB par habitant, la France a connu un déclassement spectaculaire : alors qu’elle était 11ᵉ mondiale en 1980, devant les États-Unis (12ᵉ), elle se retrouve aujourd’hui à la 24ᵉ place, tandis que les États-Unis occupent le 5ᵉ rang. Cette évolution reflète l’écart croissant de dynamisme économique entre les deux pays.
L’exemple argentin : une lueur d’espoir ?
L’Argentine, sous la direction de Milei, montre qu’une reprise est possible malgré des conditions difficiles. Le pays est passé d’un déficit public de 6% à un léger excédent, tout en réduisant l’inflation de 210% à 20%. La croissance argentine devrait atteindre +10% sur deux ans selon le FMI.
La question des dépenses publiques au cœur du débat
Avec 57% de dépenses publiques rapportées au PIB, la France détient le record mondial. En comparaison, les États-Unis sont à 37% et l’Argentine est passée à 32%. Les pays européens ayant réduit leurs dépenses publiques sous les 50% du PIB, comme le Portugal ou l’Espagne, connaissent des croissances plus dynamiques.
Cette situation pose la question de l’efficacité de la dépense publique française et de la nécessité d’une réforme structurelle pour retrouver le chemin de la croissance, à l’heure où la compétition économique mondiale s’intensifie.