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Covid-19 contracté à l’hôpital ? L’hygiène des mains, encore et toujours !

Ni le coûteux contrôle du passe sanitaire aux entrées des hôpitaux, ni le masque ne suffisent à freiner le variant OMICRON à l’hôpital ! Voyons pourquoi en cette journée mondiale de l’hygiène des mains. 

Le lavage des mains à l'hopital une barrière aux germes pathogènes (UnLimphotos)
Le lavage des mains à l’hopital, une barrière aux germes pathogènes (Unlimphotos)

Par Jean-Michel Wendling*

Les données issues de Santé publique France (points de décembre 2021 & avril 2022) permettent de constater que les contaminations et les clusters en milieu hospitalier subsistent malgré toutes les mesures : pourquoi ? La transmission serait-elle mal comprise et mal maîtrisée ? Regardons les chiffres.

Les clusters Omicron en milieu hospitalier

Le virus circule malgré toutes les mesures prises. En effet, si on regarde la période de 4 mois de vague OMICRON [décembre 2021 – 8 avril 2022], on constate toujours des patients et soignants contaminés en nombre (3924/mois soit 15 696), un nombre important de clusters hospitaliers (413/mois, soit 1 652 clusters), et un rythme plus intense de professionnels de santé contaminés (1471/mois soit 5 885) avec heureusement aucun décès de soignants.

Personnel soignant atteint du Covid (Santé Publique France)

L’analyse de Santé Publique France montre que les services les moins impliqués sont heureusement les services de réanimation (1.3%), de soins critiques (1.8%), et les EHPAD (2.5%). Les plus représentés sont les services de Médecine (42,6%), et de soins de suite et de réadaptation (22.7%).
Les 2 métiers les plus touchés par la COVID en milieu hospitalier sont clairement des métiers qui impliquent plus de contacts « mains » : les kinés avec les soins, l’aide à la marche (14% de la population contaminée) ou les aides-soignants avec la toilette, les transferts (13%).

Origine du foyer nosocomial

La tendance 2022 sur les gestes barrières se dégrade à l’hôpital : rupture dans l’application des gestes barrières (49% = +9 points), lors des soins (17% = + 2 points), et la source « visiteurs » malgré le contrôle du passe sanitaire progresse fort (26% = +7 points). On contrôle les passes et les QR codes, le port du masque aux entrées des hôpitaux, l’hygiène des mains passe à la trappe.

Transmissions déclarées

Hygiène des mains : de nouvelles preuves de son utilité

L’enquête récente COVIPREV en population générale (8-15 avril 2022) montre encore une dégradation avec seulement 53.8 % de l’échantillon qui « se lave régulièrement les mains » en fin de vague OMICRON.
En population générale, alors que l’aération systématique de la pièce toutes les heures pendant quelques minutes est stable (37 %), on note par rapport au début de l’épidémie une diminution marquée de l’adhésion au lavage régulier des mains (- 22,6 %), et le salut sans se serrer la main et sans embrassades disparaît (- 40,6 %).

Mesures de préventionUne récente étude publiée sur 296 cas et 536 témoins a évalué les facteurs associés à la transmission du SARS-CoV-2 et apporte de nouvelles preuves venant de travailleurs du Kazakhstan (hors secteur santé). Parmi les facteurs individuels étudiés, l’analyse multivariée a montré un surrisque de contamination de 410 % associé à l’utilisation rare de désinfectants pour les mains (ORa = 4,1), et de 300 % associé à la non-utilisation de désinfectants pour les mains sur le lieu de travail (ORa = 3,0). Le risque est augmenté de 180 % pour les activités avec des interactions sociales en dehors des heures de travail (ORa = 1,8).
Conclusion : Et si on prêtait plus d’attention à ce vecteur de transmission « main » pour la « Journée Mondiale pour l’Hygiène des Mains », d’autant qu’OMICRON se manifeste souvent par une banale rhinite : le virus est dans le nez, le mouchoir et …..

*Le Dr Jean-Michel Wendling, spécialiste prévention santé au travail à Strasbourg, est consultant scientifique pour infodujour.fr

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