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Le Canada a-t-il formé des soldats nazis en Ukraine ?

Réagissant à un rapport accablant de Radio Canada, Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal en Israël, reproche au gouvernement canadien d’avoir formé des combattants néonazis en Ukraine.

Kraftwerkvs, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Kraftwerkvs, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

« Le Canada a dépensé près d’un milliard de dollars pour former des forces ukrainiennes depuis 2014, affirme Radio Canada, dans un article publié le 11 avril 2022. Des militaires du régiment Azov, connu pour ses liens avec l’extrême droite, ont profité de cet entraînement, selon des documents analysés par la radio. »
L’article précise que « depuis 2015, le Canada a contribué à former 33 346 candidats des Forces de sécurité de l’Ukraine, dont 1951 éléments de la garde nationale ukrainienne (GNU), dans le cadre de l’opération Unifier. Le coût de ce programme s’élève à plus de 890 millions de dollars. Tous les six mois, environ 200 membres des Forces armées canadiennes (FAC) se relaient pour offrir de l’aide en matière d’instruction sur la force de sécurité. Tout ce personnel a été temporairement déplacé en Pologne jusqu’à ce que les conditions permettent une reprise de l’entraînement. »

Le bataillon d’Azov et l’idéologie nazie

Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal en Israël et sans doute le plus grand ‘’chasseur de nazis’’ au monde, a réagi à ces informations, le 13 avril 22, dans le quotidien canadien Ottawa Citizen. Efrain Zuroff reproche à Julien Trudeau et à son gouvernement de n’avoir pas « fait preuve de vigilance » dans cette affaire, expliquant que « C’est la responsabilité du ministère de la Défense canadien de savoir exactement qui il forme ». Il ajoute : « Il ne fait aucun doute qu’il existe des néonazis sous différentes formes en Ukraine, que ce soit dans le régiment Azov ou dans d’autres organisations. »
Le bataillon d’Azov a été incorporée dans l’armée ukrainienne. Ses liens avec l’extrême droite sont reconnus depuis toujours. En 2017, la Force opérationnelle interarmées du Canada en Ukraine a produit un briefing sur le bataillon Azov, reconnaissant que « de multiples membres d’Azov se sont décrits comme des nazis. »
Ottawa Citizen rappelle qu’en 2018, le Congrès américain a interdit l’utilisation de fonds américains pour fournir des armes, des formations et d’autres formes d’assistance au Bataillon Azov en raison de ses liens avec l’extrême droite et les néonazis. L’ONU et Amnesty International ont accusé l’unité de violations des droits de l’homme.

Des insignes nazis

On sait que Poutine a utilisé, entre autres, l’argument de la présence de combattants néonazis pour justifier la guerre en Ukraine. Mais l’invasion russe et la sympathie qu’elle a suscitée pour l’Ukraine dans les pays occidentaux ont servi de catalyseur à une acceptation plus large d’Azov, selon le quotidien canadien.
Il n’en reste pas moins que les sympathies d’extrême droite de certaines unités militaires ukrainiennes posent parfois problème. L’OTAN a récemment utilisé Twitter pour mettre en avant les femmes dans l’armée ukrainienne, mais l’organisation a dû retirer le tweet « après que des utilisateurs de médias sociaux ont fait remarquer que les femmes représentées portaient des insignes nazis. » D’autres ont affirmé que les allégations faites à l’encontre du régiment Azov font partie d’une campagne de désinformation russe.
Efrain Zuroff n’en croit rien. « Ce n’est pas de la propagande russe, loin de là, dit-il. Ces gens sont des néo-nazis. Il y a un élément d’ultra-droite en Ukraine et il est absurde de l’ignorer. »

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