À l’appel de deux collectifs de citoyens, une manifestation est organisée ce samedi 5 mars 2022 à 10 heures devant la mairie de Jarville-la-Malgrange pour dénoncer la politique municipale en matière de stationnement. Le maire s’explique.
« Ce n’est plus possible. On ne peut pas se garer devant chez soi sans prendre une prune constate Florence, une Jarvilloise. Le maire est venu lui-même prendre une photo de la plaque d’immatriculation de ma voiture. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un PV à 135 €. »
Depuis quelques mois, les contraventions pleuvent sur les véhicules qui stationnement sur les trottoirs de Jarville-la-Malgrange. On parle de plusieurs centaines de PV accrochés aux parebrises des voitures mal stationnées. D’où la colère des Jarvillois qui dénoncent une lecture trop rigoriste du code de la route par le maire, Vincent Matheron, élu en juin 2020.
L’article R 417-10 du code de la route
La manifestation du 5 mars est l’aboutissement de plusieurs mois de frictions entre le maire et ses administrés. Depuis son élection, le maire a décidé d’appliquer strictement l’article R 417-10 du code de la route qui ne tolère aucun véhicule en stationnement sur les trottoirs.
L’ennui, c’est qu’il y a environ 1.500 places de stationnement dans la commune pour environ 4.500 voitures. Un piège pour tous ceux qui n’ont pas de garage. Le problème se pose notamment dans les quartiers de Montaigu, de la Malgrange, sur l’artère principale de la ville, rue de la République, où se trouvent de nombreux commerces et rue Clemenceau à cheval sur Jarville et sur Vandœuvre.
Jusqu’ici, les Jarvillois se débrouillaient comme ils pouvaient. Mais tout a changé avec l’arrivée de Vincent Matheron aux affaires.
Deux collectifs actifs
« Il verbalise à tout va, cela ne peut plus durer », explique Ludovic Guénin, Jarvillois depuis 14 ans qui est devenu porte-parole des deux collectifs des quartiers Montaigu et la Malgrange. Le premier regroupe 70 familles, le second 120. Les collectifs ont créé un blog, distribué 5.000 tracts et lancé une pétition.
Le cas de Ludovic Guénin est particulier. Il explique qu’il a « décidé d’aménager une place de stationnement devant chez lui. ». Cela suppose quelques travaux (environ 10.000 €). Il fait une demande en mairie, dit-il. Pas de réponse. Dépité, il dépose une requête devant le tribunal administratif de Nancy. Le maire prend alors un arrêté autorisant les travaux. M. Guénin retire sa requête devant le T.A. Mais, deux mois plus tard, nouvel arrêté interdisant les travaux.
Conseil municipal agité
La bronca s’exprime aussi au sein de la mairie. A l’appel du syndicat FA de la fonction publique territoriale, une partie des 120 agents municipaux se sont mis en grève, le 6 décembre 2021. « Il n’y a aucune concertation entre le maire et le personnel » explique Vlada Djurkovic, délégué syndical. Le 13ème mois a été supprimé et dilué, il a supprimé les RTT. En 7 mois, il y a eu le départ de 15 agents dont 2 ont démissionné. C’est dire » !
Le malaise entre le maire et son opposition a pris une nouvelle tournure ce 22 février 2022, lors d’un conseil municipal en visio-conférence qui a duré… Sept heures ! La question du stationnement payant que tout le monde attendait a été votée à 2 h 15.
Les explications de Vincent Matheron
« Nous connaissons des zones de tension, explique Vincent Mathéron car 4.500 véhicules sont immatriculés dans la commune pour 1.500 places de stationnement sur le domaine public. D’où la réforme que je propose depuis 18 mois. J’ai mené une concertation dans les quartiers, avec 16 rendez-vous en présentiel. Le stationnement payant a été discuté avec les habitants et avec les acteurs économiques. Elle a été votée. Durant toute l’année 2022 nous feront de la pédagogie. Il s’agit de dissuader le stationnement abusif sur le domaine public. Pour des raisons de sécurité. Une réforme sur le stationnement n’est jamais aisée. Je veux que l’on puisse construire l’avenir dans un climat apaisé. »
Les tarifs du stationnement
À compter de 2023, 780 places de stationnement sur 1500 seront payantes. Trois tarifs : 1,20 € de l’heure en zone rouge (30 places, rue de la République) 0,80 € de l’heure en zone orange (690 places entre canal et voie ferrée) et 0,60 € de l’heure en zone verte (60 places dans différents quartiers). Le stationnement sera payant de 8 h à 19 heures.
Pour les résidents, le stationnement sera gratuit pour le premier véhicule d’un foyer et payant pour le deuxième véhicule à 15 €/mois.
Quant à la ‘’prune’’ est sera de 35 €, ramenée à 25 € en cas de paiement rapide.