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Ukraine : Le racisme sous les bombes

Le racisme est abject en temps ordinaires. Il l’est encore plus en période de guerre, comme c’est le cas aujourd’hui aux frontières de l’Ukraine où les étudiants d’origine africaine sont refoulés. Explications.

Concerned Nigerians a lancé cette pétition adressée à Council of the European Union
Concerned Nigerians a lancé cette pétition adressée à Council of the European Union

Une pétition signée pour l’instant par plus de 35.000 personnes dénoncent cette ignominie. Des réfugiés africains, étudiants pour beaucoup, sont empêchés de partir vers les pays voisins pour fuir les bombes russes.
Ils sont plusieurs milliers originaires du Nigeria,, du Ghana, du Kenya, d’Éthiopie, de Somalie ou d’Afrique du Sud ont été abandonnés à leur triste sort, sont confrontés à l’hostilité des habitants et ne peuvent pas franchir la frontière car, disent-ils, priorité est donnée aux Ukrainiens.

Ils s’expriment sur Twitter

« Il est évident que nous, les Africains, sommes considérés comme des créatures inférieures » a déclaré Nze, un étudiant qui a été contraint de voyager pendant plusieurs heures jusqu’à la frontière polonaise. « La majorité des Africains sont toujours sur la route vers Lviv » a-t-il tweeté à côté d’une photo de la foule.
Une autre étudiante en médecine nigériane au poste de frontière de Medyka-Shehyni (entre la Pologne et l’Ukraine) a déclaré qu’elle avait « attendu sept heures pour traverser et que les gardes-frontières arrêtaient et renvoyaient les personnes noires à l’arrière de la file, sous prétexte qu’ils devaient d’abord laisser passer les Ukrainiens ».
On apprend sur la page de Change.org qu’ils sont environ 4 000 Nigérians à étudier actuellement en Ukraine, ce qui en fait le deuxième groupe d’étudiants internationaux du pays, après les Marocains, qui représentent 8 000 étudiants.
Les étudiants nigérians et leurs familles ont exprimé sur les médias sociaux leurs inquiétudes concernant la discrimination raciale présumée exercée par les gardes aux points de passage et de contrôle de sécurité, ainsi que le manque d’aide gouvernementale.

Évacuations discriminatoires

Les signataires de la pétition demandent aux autorités frontalières ukrainiennes de mettre fin à ces tactiques d’évacuation discriminatoires et de permettre à chacun de traverser la frontière en toute sécurité par tous les moyens disponibles.
Ils demandent également au gouvernement nigérian de rapatrier immédiatement tous les Nigérians bloqués en Ukraine, comme l’a fait le gouvernement indien. Les syndicats d’étudiants nigérians en Ukraine ont déclaré avoir passé de nombreux appels à l’ambassade du Nigeria à Kiev sans obtenir de réponse. C’est inacceptable !

Les demandes des signataires :

  • Nous demandons aux autorités frontalières ukrainiennes de mettre fin à la discrimination à l’encontre des Africains et des autres personnes de couleur et de garantir un passage sûr des Africains et des autres personnes marginalisées vers les pays voisins.
  • L’Union africaine devrait publier une déclaration exigeant la sécurité des Africains et organiser le transport aérien des Africains se trouvant en Ukraine ou de ceux qui ont fui vers la Pologne et d’autres pays. C’est le moment pour eux de se lever pour l’Afrique.
  • Enfin, le gouvernement nigérian doit de toute urgence évacuer les étudiants nigérians bloqués en Ukraine et ceux qui ont fui vers les pays voisins.

La pétition demande aux autorités polonaises, roumaines et des pays voisins d’Europe de l’Est d’accorder un asile temporaire aux étudiants africains fuyant l’Ukraine en attendant qu’ils soient évacués vers leurs pays respectifs.
Nous demandons aux autorités frontalières ukrainiennes de faire preuve d’humanité et que chacun soit traité avec dignité.

La pétition

 

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