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Vaccins : McKinsey sur le grill des sénateurs

Deux directeurs associés du cabinet de conseil, à qui le gouvernement a fait appel pour la logistique de la campagne de vaccination contre la covid-19, ont été auditionnés au Sénat. Leurs réponses laissent pantois !

Deux directeurs de McKinsey prêtent serment (capture Public Sénat)
Deux directeurs de McKinsey prêtent serment (capture Public Sénat)

On connaît le cabinet d’audit américain McKinsey, cette grosse machine dont le siège est situé à New York. En 2021, McKinsey compte plus de 130 bureaux répartis dans 65 pays et réunissant près de 30 000 personnes. C’est l’un des trois plus grands cabinets de conseil en stratégie du monde. La presse en a récemment parlé à propos du conflit d’intérêts qu’il pouvait y avoir entre Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, sollicité pour donner son avis le 5 août 2021 sur l’extension du pass sanitaire et son fiston, Victor Fabius, directeur associé de McKinsey.

Les sénateurs ont interrogé deux directeurs, le 18 janvier 2022 sur la nature des missions conduites, gratuites ou facturées plusieurs centaines de milliers d’euros, ou encore sur de potentiels liens avec la campagne présidentielle de 2017. Car McKinsey fait aussi bien dans les campagnes vaccinales que dans les campagnes électorales.

Des réponses imprécises

Les questions posées par les sénateurs ont mis mal à l’aide nos deux directeurs. La sénatrice communiste Éliane Assassi demande : « Vous avez obtenu un contrat d’un montant de 496 800 euros pour, je cite, évaluer les évolutions du métier d’enseignant. Vous pouvez nous dire à quoi a abouti cette mission ? »
Le directeur de McKinsey, Karim Tadjeddine, bafouille des mots à peine intelligibles. Il précise que McKinsey a répondu au ministère de l’Éducation, dans le cadre d’un contrat-cadre de la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP). Il s’agissait d’accompagner cette dernière dans l’organisation d’un séminaire programmé pour février 2021, et de réaliser des études comparatives sur les systèmes éducatifs en Europe.
La centriste Nathalie Goulet mentionne les articles de presse selon lesquels une vingtaine de salariés de McKinsey auraient participé à la campagne d’Emmanuel Macron de 2017. « Il y a des liens assez forts entre votre cabinet et la campagne présidentielle », constate la sénatrice de l’Orne. « En tant qu’employeur, je ne suis pas habilité, ne serait-ce que demander à une personne si elle exercice des activités ou une implication politique », répond Karim Tadjeddine. Ces engagements relèvent du « registre individuel » selon lui, et ne peuvent « en aucune manière utiliser les ressources collectives de l’entreprise ».
Le reste est à l’avenant. A voir, ci-dessous.

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