Un nouveau vaccin (« Nuvaxovid ») de la Biotech Américaine Novavax est autorisé par l’Agence Européenne des médicaments (AEM).
Par Jean-Marc Sabatier*
L’agence européenne des médicaments vient d’autoriser le vaccin de Novavax qui utilise une technologie plus classique que celles des vaccins à ARNm.
Il s’agit d’un vaccin dit « recombinant » ou « sous-unitaire », à protéine recombinante (protéine S modifiée), donc différent des vaccins actuels à ARNm, vecteurs viraux, ou virus inactivés.
Composition : Cinq microgrammes d’antigène (forme pré-fusionnelle de la protéine S modifiée comportant le domaine transmembranaire) et cinquante microgrammes d’adjuvant, dont Matrix-M (un dérivé de saponine du bois de Panama).
Avantage : Quantité injectée d’antigène fixe (les effets délétères potentiels devraient être transitoires car la protéine spike sera dégradée sans renouvellement possible).
Inconvénients majeurs :
- Le vaccin repose sur la protéine spike (modifiée) virale qui est elle-même délétère si elle est capable de se fixer sur son récepteur ECA2 du système rénine-angiotensine (et également le récepteur TLR4 des cellules de l’immunité innée). Ceci est d’autant plus probable qu’il apparaît que la protéine spike modifiée a la capacité de s’associer pour former des trimères (comme ceux présents à la surface du virus, appelés spicules).
- La protéine spike doit être celle de la souche historique de « Wuhan » qui a disparue depuis environ 18 mois; ainsi l’efficacité réelle de ce vaccin pourrait être très inférieure à celle décrite, notamment avec l’émergence et la prépondérance des variants delta et omicron du SARS-CoV-2.
ECA2 : enzyme de conversion de l’angiotensine-2
TLR4 : « Toll-like » récepteur-4
*Jean-Marc Sabatier, Directeur de recherches au CNRS et Docteur en Biologie Cellulaire et Microbiologie, affilié à l’Institut de NeuroPhysiopathologie (INP), à l’université d’Aix-Marseille. Editeur-en-Chef des revues scientifiques internationales : « Coronaviruses » et « Infectious Disorders – Drug Targets »