L’ancien patron de l’OM, chef d’entreprises et homme politique est mort ce dimanche 3 octobre 2021 à l’âge de 78 ans vaincu par le cancer.
« Dominique Tapie et ses enfants ont l’infinie douleur de faire part du décès de son mari et de leur père, Bernard Tapie, ce dimanche 3 octobre à 8 h 40, des suites d’un cancer », a fait savoir sa famille par un communiqué à BFMTV. « Il est parti paisiblement, entouré de sa femme, ses enfants, ses petits-enfants et son frère, présents à son chevet. » La famille précise que « le défunt a fait part de son souhait d’être inhumé à Marseille, sa ville de cœur ».
Bernard Tapie a marqué la vie économique, politique, sportive, judiciaire et médiatique française pendant un demi-siècle. Toute sa vie, fut celle d’un battant, d’un vainqueur, se relevant encore plus fort après chaque défaite, après chaque coup du sort.
Le succès des affaires
Très jeune, ce Parisien issu d’une famille modeste, tente une carrière dans la chanson puis dans les courses de voitures. Sans grand succès. À la fin des années 60, il vend des téléviseurs. Puis se lance dans les affaires. Une société d’ambulances, d’abord qui lui vaudra quelques soucis judiciaires. Puis, il se spécialise dans la reprise d’entreprises en difficultés. C’est le jackpot. Il achète pour une bouchée de pain des entreprises qu’il restructure et revend au prix fort.
Fort de ses succès, il se lance dans les émissions de télévision. Attiré par le sport, il forme une équipe cycliste autour de Bernard Hinault. Puis, il s’intéresse au foot, reprend l’OM pour le franc symbolique. Avec de jeunes footballeurs alors inconnus (Papin, Cantona, Boli, Deschamps…), l’OM se hissera au premier rang des grands clubs de foot. Cette période sera marquée par quelques « affaires » comme celle du match truqué OM-VA. Tapie sera condamné à de la prison ferme.
A la tête d’une immense fortune (la 20ᵉ de France dans les années 90) Tapie envisage une synthèse entre les affaires et le sport en rachetant l’allemand Adidas, alors en perdition. C’est le début d’une saga économico-politico-judiciaire qui vaudra à Tapie les plus gros ennuis de sa vie.
Ministre de Mitterrand
La vie de Bernard Tapie ne serait pas complète sans son engagement politique. Tout commence à la fin de l’année 1987 lorsqu’il rencontre François Mitterrand avec son ami Jacques Ségéla. Deux ans plus tard, il sera député des Bouches-du-Rhône, puis, en 1992, ministre de la Ville.
Mais il est rattrapé par les affaires. Il a souhaité vendre Adidas et confie la transaction au Crédit Lyonnais (pour l’équivalent de 472 millions d’euros.). En 1994 Bernard Tapie est mis en faillite par le Crédit Lyonnais. C’est le début d’une grosse embrouille économico-judiciaire qui aboutira à sa ruine. Le mandataire liquidateur de Bernard Tapie Finance engage des procédures qui vont durer plus de 20 ans. Le 7 novembre 1996, le tribunal de commerce de paris condamne le Consortium de Réalisation (CDR) à verser à Tapie une provision de 91 M€ !
Bernard Tapie revient aux affaires en 2009 en rachetant Le Club Med. Il s’offre aussi un superbe yacht, le ‘’Reborn’’, puis rachète le quotidien du sud « La Provence ».
Frappé par la maladie, Bernard Tapie a mené son dernier combat contre la maladie avec un courage qui force l’admiration. Il s’est éteint paisiblement, entouré ses siens.
Agression du couple Tapie : « Ils savaient chez qui ils allaient »
"Je ne fais pas de la mort un drame absolu": quand Bernard Tapie évoquait son combat contre le cancer sur BFMTV pic.twitter.com/5TVvAo10lI
— BFMTV (@BFMTV) October 3, 2021