A un an de la présidentielle, la campagne pour les élections départementales et régionales donne lieu à des affrontements inouïs laissant présager une guerre sans merci avant le scrutin des 20 et 27 juin 2021. On s’étripe, on s’insulte. Triste spectacle!
On savait bien que la campagne électorale pour l’élection des 1758 conseillers régionaux et 4.056 conseillers départementaux, les 20 et 27 juin 2021, serait courte et musclée. Parce que les résultats seront déterminants pour tous les partis politiques et leurs chefs de file à un an de la course à l’Élysée. Au soir du deuxième tour, chacun pourra compter ses troupes et ajuster sa stratégie en vue de la présidentielle.
Comme sur un champ de bataille, on évaluera le butin, on comptera les morts et les blessés.
Qui, parmi les 15 ministres engagés dans cette campagne aura survécu au carnage ? Qui, parmi les trois candidats affichés à la présidentielle de 2022, parviendra à prendre ou conserver sa région : Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, Valérie Pécresse en Ile-de-France et Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes ? Quel score pour La République En Marche? Pour le Parti Socialiste? Les Insoumis?
Et le Rassemblement National : combien de divisions ? Le parti de Marine le Pen sera-t-il suffisamment ancré dans les territoires pour préparer la reine des batailles de 2022 ?
Des mots aigres-doux
La campagne pour les départementales et les régionales (qui a officiellement commencé ce lundi 31 mai) a démarré sur les chapeaux de roues. La menace d’une plainte de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, contre Audrey Pulvar, a donné l’ambiance. La candidate socialiste en Ile-de-France avait eu le toupet de critiquer la présence du ministre à la manifestation des policiers, le 19 mai, devant l’Assemblée nationale. Les esprits se sont vite échauffés. Quelques mots aigres-doux échangés sur les ondes. Des noms d’oiseaux. Finalement tout s’est arrangé avant d’aller s’expliquer dans les prétoires.
Baston entre élus à Colmar
Ce qui n’est pas le cas partout. Ce dernier week-end, 200 à 300 personnes étaient rassemblées à Colmar à l’appel d’une association de parents d’élèves, Eltern Alsace, pour défendre les langues régionales, notamment l’alsacien comme nous l’avons écrit.
Lors de cette manifestation, le président du Conseil régional Grand Est, Jean Rottner, candidat à sa propre succession a été enfariné par un ou plusieurs individus qui n’ont pas été identifiés.
Mais un autre incident, plus sérieux celui-là, s’est produit quelques instants plus tard. Deux élus en sont venus aux mains. On ignore pourquoi mais on sait que Christian Zimmermann, chef de file du RN en Alsace, a été frappé par le député du Haut-Rhin Jacques Cattin (LR) candidat sur la liste de Jean Rottner. Plusieurs photos de la rixe ont été diffusées sur les réseaux sociaux ainsi qu’une vidéo. Une plainte a été déposée par Christian Zimmermann.
Voilà l’ambiance. Les régionales, c’est dans moins d’un mois. Les présidentielles dans un an. D’ici-là, la castagne va continuer de plus belle. Triste spectacle de la politique. Comment s’étonner que les Français n’aillent plus voter?
J'ai porté plainte ce jour contre le député Jacques Cattin qui m'a violemment agressé et projeté à terre. Coup de poing au visage et coup de pied dans la jambe. Ces méthodes sont inadmissibles venant de la part d'un parlementaire de la république qui vote les lois. ⤵️ https://t.co/lAW7HAgfTU
— Christian Zimmermann (@CZimmermann68) May 29, 2021