Aux Seychelles, archipel situé dans l’Océan Indien, 62% des 98.000 habitants sont vaccinés et 70% ont reçu au moins une dose de vaccin. Or, l’épidémie repart à la hausse. Pourquoi ?
Les autorités sanitaires des Seychelles viennent de prendre des mesures drastiques pour contenir le rebond de l’épidémie de Covid-19 : fermeture des écoles pour deux semaines, activités sportives annulées, bar, restaurants, commerces fermés. Il faut absolument stopper la recrudescence de l’épidémie dans ce petit pays au large de l’Afrique orientale où, pourtant, on a pratiqué une vaccination de masse avec les vaccins Sinopharm et Covishield, une version du vaccin d’AstraZeneca fabriquée sous licence en Inde. À ce jour, 62,2 % de la population est entièrement vaccinée, selon le Bloomberg Vaccine Tracker. Ce chiffre est à comparer aux 55,9 % d’Israël, le deuxième pays le plus vacciné au monde.
Et pourtant…
L’activité touristique impactée
« Malgré les efforts exceptionnels que nous déployons, la situation du Covid-19 dans notre pays est actuellement critique, avec de nombreux cas quotidiens signalés depuis la semaine dernière » déplore Peggy Vidot, ministre de la Santé du pays, lors d’une conférence de presse. La situation est d’autant plus inquiétante que Les Seychelles vivent essentiellement du tourisme.
Implications mondiales
Même si les données sur le séquençage génétique ne sont pas encore disponibles pour les infections d’avril, le variant B.1.351, identifié pour la première fois en Afrique du Sud à la fin de l’année dernière, a été trouvé aux Seychelles en février. Or, le vaccin d’AstraZeneca pourrait être moins efficace contre ce variant sud-africain comme l’a démontré une étude récente. Au point que l’Afrique du Sud a arrêté d’utiliser de vaccin AZ.
Cependant, comme le souligne Daniel Lucey, professeur de médecine clinique à la Dartmouth Geisel School of Medicine, « étant donné l’utilisation internationale généralisée de ces deux vaccins, ce qui se passe actuellement aux Seychelles a des implications mondiales. » Voire stratégiques. Autrement dit, ce qui se passe aux Seychelles risque fort de se produire ailleurs.
Israël et le Royaume-Uni
Reste à comprendre pourquoi l’épidémie est repartie à la hausse en dépit de la vaccination. Est-ce parce que les seychellois se croyant protégés par le vaccin et à l’abri de toute contamination nouvelle ont relâché les mesures de précaution et les gestes barrière ? Est-ce que les célébrations de Pâques, au cours desquelles on partage le pain et le calice, ont joué dans la transmission du virus ? Y a-t-il d’autres raisons moins explicites ? Les questions restent pour l’instant sans réponses.
Dans d’autres pays où la vaccination de la population a été très forte, comme Israël (60%) ou le Royaume-Uni (52%) les cas de Covid-19 sont en forte baisse. Les nouveaux cas ont diminué de 96% au Royaume-Unis et de 99% en Israël. Le lien avec le vaccin paraît évident.
En tout état de cause, le cas des Seychelles doit être pris au sérieux.
Puisqu’il va bien falloir s’habituer à vivre avec le virus, les gestes d’hygiène élémentaires doivent devenir de véritables réflexes de la vie de tous les jours comme se laver les mains autour du repas, comme nous l’avons déjà dit et porter le masque en lieu clos.