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« Left-handed girl », la main du destin

C’est un très joli film qu’a tourné Shih-Ching Tsou à Taïwan, avec une épatante toute jeune actrice venue jusqu’au Festival de Deauville.

Dans sa belle et longue robe de soirée, la petite Nina Ye (au centre) a assuré comme une grande la présentation du film « Left-handed girl », aux côtés de la réalisatrice Shih-Ching Tsou (à gauche).

Dans sa belle et longue robe de soirée, la petite Nina Ye a trottiné jusque sur la scène du Festival de Deauville, où elle a assuré comme une grande la présentation d’un film dans lequel la souriante gamine apparait « pour la première fois à l’écran ». « Left-handed girl » de Shih-Ching Tsou (sortie le 17 septembre) tient d’ailleurs son titre du personnage que joue Nina Ye, I-Jing, une enfant gauchère. Pour la première fois également, l’épatante et toute jeune actrice allait enfin visionner ce long-métrage, qui avait été présenté à la Semaine de la Critique à Cannes.

Shih-Ching Tsou avait coréalisé « Take out » avec le cinéaste Sean Baker, dont elle est la collaboratrice et productrice de longue date ; Palme d’Or l’an dernier pour « Anora » et plusieurs fois récompensé à Deauville (« Red rocket », « The Florida project »…), Sean Baker est ici coscénariste et monteur. Pour la réalisatrice, c’est un récit très personnel et un retour au pays natal, où elle a grandi, Taïwan, avant d’émigrer aux États-Unis. Elle y filme l’arrivée d’une petite famille, une mère et ses deux filles à Taipei. « Cet endroit est magique », s’enthousiasme la petite, conquise par les lumières, les sons, les couleurs, l’agitation de la capitale.

« La main du diable »

La mère tient un commerce dans le marché nocturne de la ville, une petite cantine qui ne lui permet pas de payer le loyer, la grande sœur s’habille sexy et travaille dans une boutique de bétel, et I-Jing se fait gronder par son grand-père, désespéré de voir la gamine utiliser sa main gauche, « la main du diable », avait dit le propre grand-père de la réalisatrice. Filmée à sa hauteur, courant avec son petit sac à dos dans les allées du bouillonnant marché, c’est avec cette « main du diable » que la môme chaparde dans les magasins.

Shih-Ching Tsou raconte la nouvelle vie quotidienne de cette famille, les trafics, les secrets, les tensions, la peur du jugement, le rejet et l’importance de sauver la face. La maman se débat entre ses ennuis financiers, son ex-mari mourant qui laisse un suricate pour tout héritage, sa mère qui refuse de lui prêter de l’argent… Dans ce très joli film, où scintille la formidable petite Nina Ye, même si elle se croit responsable du triste sort du suricate, c’est avec sa main gauche qu’I-Jing sauvera le destin de sa famille.

Patrick TARDIT

« Left-handed girl », un film de Shih-Ching Tsou (sortie le 17 septembre).

Le film raconte l’arrivée d’une petite famille, une mère et ses deux filles à Taipei, un « endroit magique » estime la gamine.
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