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Journée mondiale de l’hygiène des mains, le 5 mai

Comme l’a démontré de façon magistrale le Réseau d’Observateurs de l’Hygiène des Mains (ROHM) créé sous l’égide du Dr Jean-Michel Wendling, une parfaite hygiène des mains permet de sauver des vies.

Hygiène des mains
Hygiène des mains (Pixabay)

Le groupe SEQENS s’associe à l’initiative de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) pour sensibiliser le grand public à l’importance d’une bonne hygiène des mains. Un acte de prévention paradoxalement de moins en moins suivi par les Français en dépit de la pandémie. Il s’agit pourtant d’un enjeu de santé publique majeur pouvant sauver de nombreuses vies.
De nombreuses études démontrent l’importance de la transmission manu-portée dans la diffusion du Covid19 : un risque actuellement largement sous-estimé par les Français. Pourtant, seule une prise en compte des différents modes de transmission (à la fois aéroportée et manu-portée) peut permettre de se protéger efficacement contre le Covid-19. Sensibilisation, pédagogie et prévention vont être des enjeux essentiels, dans les prochaines semaines, avec la réouverture des bars et restaurants.

L’hygiène des mains,  enjeu de santé publique

En pleine épidémie, le respect des consignes est en fort recul selon une enquête IFOP entre mars et octobre 2020 : Les Français ne sont ainsi seulement que 37% à se laver systématiquement les mains après s’être mouchés, 77% après les WC et 65% avant de passer à table … Ce moindre respect des règles de base en matière d’hygiène des mains affecte particulièrement les jeunes de moins de 25 ans.
Ces données sont d’autant plus inquiétantes que l’étude COMCOR de l’Institut Pasteur montre que les repas jouent un rôle central dans les contaminations extra-domiciliaires, que ce soit en milieu familial (35% des cas hors repas de Noël), amical (42%), ou à moindre degré professionnel (15%). En parallèle, une étude cas-témoins rétrospective mondiale impliquant 67 pays et 41 États des USA a comparé des soignants (n=1130) : le groupe « malade » (n =244) versus « sains » (n=886) pour identifier les facteurs déterminants associés.

Un risque sous-estimé par les Français

La transmission manu-portée est donc un risque de contamination largement sous-estimé par les Français. Les selles d’une personne contaminée peuvent également contenir d’importantes charges virales. La vigilance doit également être renforcée dans les toilettes partagées.
L’hygiène des mains autour de la manipulation d’objets touchés-reposés ou d’aliments en commerce alimentaire est aussi un enjeu. Les clients manipulent quotidiennement des fruits et des légumes. Ces denrées touchées par les uns sont finalement sélectionnées et emportées par d‘autres. Elles sont ensuite pour certaines susceptibles d’être consommées crues (fruits, légumes, viande ou poisson cru) dans les minutes ou les heures qui suivent.
Une expérimentation en vie réelle avec 10 malades dont 9 modérément symptomatiques et 1 asymptomatique a été menée autour de la période d’Halloween aux USA. Ces chercheurs ont détecté le SARS-CoV-2 sur 60% des bonbons emballés sur lesquels 10 malades avaient délibérément toussé mais également sur 60% des emballages des bonbons normalement manipulés avec les mains non lavées et enfin 10% des bonbons manipulés après le lavage des mains.

Fruits et légumes du marché

En juillet 2020, la Chine a suspendu l’importation de crevettes, de poulet, de saumon et d’autres aliments surgelés en provenance de nombreux pays, estimant que la présence de nouveaux cas était liée à l’importation d’aliments en provenance des usines d’emballage et de transformation des aliments contaminés ou souillés par le SRAS-CoV-2.
La consommation de produits alimentaires contaminés peut présenter le même risque qu’un objet souillé mis en bouche.
Une équipe de chercheurs du NFVRC (National Food Virology Reference Center) a examiné la bio-persistance d’un virus proche du coronavirus (HCoV-229) sur différents produits frais (tomates, pommes, concombres). Aucun virus infectieux n’a été détecté au-delà de 24h sur pommes et tomates, tandis que le virus persistait sous forme infectieuse jusqu’à 72 heures sur les concombres et les laitues.
Une étude rétrospective des équipes de Santé publique de Grenade interrogeant les habitudes durant le confinement montre que la pratique de désinfection des articles venant du marché est associée à une réduction de risque de 94 % en se basant sur une analyse univariée. Des résultats qui prouvent selon les auteurs de l’étude que « les mesures d’hygiène et de prévention mises en œuvre dans les supermarchés espagnols ont été efficaces », et qui « suggèrent en outre certaines faiblesses dans le maintien de la chaîne d’hygiène ».

Gestes barrières dans les cuisines des restos

L’ANSES et le HCSP recommandent avant de consommer les fruits et légumes (ou de les cuisiner) de bien les laver à l’eau potable. Quand cela est possible de peler les fruits et légumes consommés crus et de se laver les mains. Le respect des gestes barrières dans les cuisines des restaurants et dans la préparation des repas dans le cadre privé doit être scrupuleusement respecté.
En sus, la bio-persistance sur la peau humaine a été montrée près de 5 fois plus longue pour Sarscov2 (9h04) que le virus de la grippe (1h82). Cette première étude est complétée par un second travail expérimental qui montre que le virus est identifié vivant au moins après 96 h à 4 °C et jusqu’à 8 h à 37 °C sur les échantillons de peau.

L’hygiène des mains sauve des vies

Une meilleure hygiène des mains en réduisant fortement la consommation d’antibiotiques permet de lutter efficacement contre le risque de résistance aux antibiotiques.
MALNUTRITION
Selon l’OMS, 50% des cas de malnutrition chez les enfants sont dus aux diarrhées et infections intestinales répétées causées par de mauvaises conditions d’hygiène des mains.
Le lavage des mains joue un rôle important dans la prévention des déficiences en micronutriments, le retard de croissance et la malnutrition.
ABSENTÉISME SCOLAIRE
Les mains propres aident les élèves à rester à l’école en leur donnant la santé et la nutrition dont ils ont besoin pour se concentrer sur l’apprentissage. Le lavage des mains permet selon l’OMS de réduire l’absentéisme scolaire causé par la diarrhée, la grippe et la conjonctivite de 40 à 50%.
IMPACT ÉCONOMIQUE
Une bonne hygiène des mains contribue à faire diminuer le nombre de jours de travail perdu et réduire les dépenses en matière de santé.

Les données utilisées proviennent du site Internet de BVA (membre de WIN / Gallup International).
Les données utilisées proviennent du site Internet de BVA (membre de WIN / Gallup International).
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