Le pic de la 3ème vague est attendu pour le 18 avril 2021, selon les projections mathématiques de l’IHME*, où l’on pourrait enregistrer plus de 600 morts par jour dans les hôpitaux saturés.
Alors qu’un nouveau Conseil de défense va se réunir ce mercredi 31 mars, de nouvelles mesures restrictives visant à freiner l’épidémie devraient être décidées dans la foulée par le président de la République. Car la situation sanitaire s’aggrave inexorablement dans notre pays.
L’épidémie de coronavirus a fait 95.364 morts en France au 30 mars 2021 (+337 en 24 heures) dont 8.829 en région Grand Est (+27 en 24 heures). Avec 5.072 patients en réanimation (au 30 mars 2021), 28.510 patients hospitalisés (+188), un taux d’occupation des services de réanimation proche de la saturation, notamment en région Ile-de-France, tous les indicateurs de suivi de la Covid se dégradent. Pour bien prendre la mesure de la situation, il faut savoir qu’il y a un an, précisément le 29 mars 2020, le taux d’occupation des services de réa était moins élevé qu’aujourd’hui (91% contre 98%).
Les récentes mesures de restriction décidées de semaine en semaine par le gouvernement sont restées sans effet. D’où la mobilisation des médecins urgentistes qui craignent de devoir bientôt faire un tri entre leurs patients. Ils refusent de pratiquer une médecine de catastrophe.
600 morts par jour !
Quelles sont les projections de cette troisième vague qui dépasse d’ores et déjà le pic de la deuxième (4.903 patients en réa le 16 novembre 2020) ? Pour le savoir, il faut consulter la page dédiée de The Institute for Health Metrics ans Evaluation (IHME*).
Et ses projections ne sont pas très optimistes. En effet, l’IHME considère que le nombre quotidien de décès est le meilleur indicateur de la progression de la pandémie, même s’il existe un décalage de 17 à 21 jour entre l’infection et le décès. Or, le pic de cette troisième vague sera atteint, selon ces projections mathématiques, le 18 avril 2021 avec, dans la pire des hypothèses, 633 décès par jour en France. Les chiffres seraient légèrement meilleurs dans l’hypothèse de mesures barrières strictement appliquées, comme le masque imposé à tous et en tout lieu.
Après quoi, curieusement, cette même courbe s’effondre brutalement pour un retour à une situation à peu près normale (quelques décès par jour) à la fin du mois de juin 2021.
On comprend mieux, dans ces conditions, l’inquiétude des médecins et des soignants qui savent que les deux ou trois semaines à venir vont être particulièrement difficiles à la fois pour eux et pour leurs patients. Et qu’il sera difficile d’inverser les courbes, quelles que soient les décisions prises, ce mercredi, à l’issue du Conseil de défense.
* L’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) est un centre de recherche indépendant sur la santé mondiale situé à l’université de Washington.