Le collectif de défense des usagers DEFY se réjouit du rétablissement de l’ancien plan de transport Citéline et exige la démission des responsables du récent capharnaüm urbain.
Par Bernard Aubin
Le tout nouveau plan de transport urbain du Thionvillois est entré en vigueur début septembre. Et n’a pas tardé à démontrer ses limites. Toutes les lignes de bus, tous les horaires ont été remis à plat avec un objectif : dégager des économies pour financer une toute nouvelle relation : 32 kilomètres de lignes de bus à « haut niveau de service ». Bilan : des arrêts et des quartiers entiers désertés par les bus, des relations directes supprimées, des correspondances rompues ou allongées, des destinations devenues inaccessibles, des élèves, des salariés, et des retraités abandonnés au bord de la route… Une hérésie. 35 villes et des milliers d’usagers ont été impactés.
Colère et mobilisation n’ont pas tardé à émerger : les protestations des usagers se sont multipliées sur le site de Citéline. Une pétition a récolté plus de 4000 signatures et recueilli 2000 exemples de dysfonctionnements… Au total, plus de 7000 réclamations se sont accumulées au siège de la Trans-Fensch, le transporteur.
Où chercher les responsables de cette situation ? Sans doute du côté du Syndicat Mixte des Transports Urbains de Thionville et Val de Fensch. Une autorité organisatrice des transports qui réunit pas moins de 60 élus locaux.
La réunion d’investiture des nouveaux représentants eut lieu le 9 septembre. Les élus ont été chaleureusement accueillis par une manifestation des parents d’élèves de la FCPE. Pour leur part, des membres du collectif yussois « DEFY » leur ont remis une lettre ouverte exigeant le rétablissement rapide de l’ancien service de transport. Mais une fois dans la salle, seuls quatre d’entre eux ont osé évoquer la souffrance des usagers.
Défense des usagers
Loin de s’étioler, comme l’espéraient sans doute les responsables du SMiTU, la grogne a pris de l’ampleur. Au point de mener à la toute récente création d’une association de défense des usagers de Citéline : « USAG’THIFENSCH ». L’assemblée constitutive a eu lieu le 21 septembre. Sa priorité : rétablir dans l’urgence l’ancien service de bus le temps de réfléchir, cette fois avec les usagers, à un nouveau plan de transport.
L’encre des statuts n’a pas eu le temps de sécher. Le SMiTU s’est réuni ce matin pour prendre enfin la décision de bon sens tant attendue : l’ancien plan de transport sera rétabli, le temps de repartir sur des bases saines et partagées. Les responsables de la jeune association ont été invités à rencontrer le maire de Thionville et président de la Communauté d’Agglomération « Portes de France ». La date reste à fixer, mais les choses avancent dans le bon sens.
Du côté du SMiTU, il semble en revanche que l’ambiance soit plutôt électrique. L’élection de son Président le 9 septembre était déjà loin de reposer sur un score soviétique : 41 voix pour, 19 abstentions (pas d’autre candidat), un nul. Le ton était donné. Les dernières secousses devraient révéler leur lot de surprises. Pour sa part, le Collectif yussois DEFY n’a pas tardé à réclamer la démission de tous les responsables de ce fiasco urbain. Une condition qu’il juge indispensable à un départ, sur des bases saines.
