Meurthe et Moselle
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L’UFC-Que Choisir dénonce le difficile accès aux soins

L’association de consommateurs constate, carte interactive à l’appui, la mauvaise répartition géographique des médecins et l’aggravation des dépassements d’honoraires. Exemple autour de Nancy.

La désertification médicale inquiète les élus (DR)
La désertification médicale inquiète les élus (DR)

Alors que les gouvernements successifs refusent obstinément de contraindre les médecins à s’installer là où les besoins sont les plus importants, l’UFC-Que Choisir de Nancy & sa Région alerte sur l’accès déplorable aux soins dans notre territoire, les résultats, commune par commune, étant disponibles gratuitement sur www.quechoisir.org.
Compte tenu de l’inquiétante proportion de déserts médicaux s’expliquant aussi bien par une mauvaise répartition géographique des médecins que par l’aggravation des dépassements d’honoraires, l’association demande aux parlementaires de porter des mesures ambitieuses pour permettre un égal accès aux soins.

Quatre catégories de médecins

L’éloignement géographique des médecins et les dépassements d’honoraires affaiblissent l’égalité d’accès aux soins. L’analyse de l’UFC-Que Choisir, qui combine les deux critères, compare pour chaque commune du département 54 l’accès à quatre catégories de médecins en accès direct (généralistes, ophtalmologues, gynécologues et pédiatres) avec la moyenne nationale.
Dans le département de Meurthe-et-Moselle l’accès à la médecine de ville est très compliqué pour les spécialistes. En prenant en compte l’offre médicale accessible à moins de 45 minutes de route, notre analyse montre que 20,2 % des enfants du département vivent dans un désert médical pour l’accès à un pédiatre. 27,9 % des femmes résidant en Meurthe-et-Moselle vivent dans un désert médical pour l’accès à un gynécologue. Les Meurthe-et-Mosellans sont également confrontés aux pires difficultés pour accéder à un ophtalmologue, les déserts médicaux pour cette spécialité concernant 27 % d’entre eux.
Si les déserts médicaux sont moins importants pour les généralistes, la situation n’en reste pas moins préoccupante puisque même en dehors des stricts déserts géographiques médicaux, les usagers peuvent être confrontés à des difficultés d’accès. En effet, au total 20,4 % des habitants du département sont bien moins lotis que la moyenne nationale pour accéder à moins de 30 minutes de route à ce maillon essentiel du parcours de soins.

Dépassements d’honoraires : un frein majeur à l’accès aux spécialistes

Quand le cabinet d’un médecin est accessible pour les usagers avec un temps de trajet raisonnable, il existe un autre frein : le tarif de la consultation. Ce critère est particulièrement important pour les usagers dont les complémentaires santé ne prennent pas ou peu en charge les dépassements d’honoraires. Or, cette pratique est trop largement répandue parmi les spécialistes.
Dès lors, en ne prenant en compte que les médecins pratiquant le tarif de base de la sécurité sociale, ce sont en réalité respectivement 23,6 % des enfants, 43,6 % des femmes et 41,4 % des personnes vivant dans notre département qui subissent un désert médical.

La carte de la fracture sanitaire

Une carte interactive gratuite est disponible pour connaître les résultats par commune et interpeler les parlementaires de Meurthe-et-Moselle.

Décidée à alerter et mobiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur la situation alarmante de l’accès aux soins géographique et financier dans notre territoire, l’UFC- Que Choisir met gratuitement à disposition sur son site www.quechoisir.org la carte interactive de la fracture sanitaire, pour que chacun puisse vérifier l’accès aux soins à partir de sa commune. Cette carte permet également aux utilisateurs d’interpeller leurs parlementaires pour qu’ils œuvrent à la mise en place de mesures concrètes et ambitieuses à même de rendre enfin effectif le principe de l’égal accès aux soins de tous.

C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir Nancy & sa Région demande aux parlementaires du département d’intervenir pour mettre en place :

  • L’instauration d’un conventionnement territorial des médecins ne permettant plus aux médecins de s’installer en zones surdotées, à l’exception du secteur 1 (tarif de la sécurité sociale) quand la situation l’exige (remplacement d’un médecin partant à la retraite ou zone très largement sous-dotée en médecins en secteur 1)
  • La fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) à l’origine du développement incontrôlé des dépassements d’honoraires. Les nouveaux médecins ne devraient avoir le choix qu’entre un secteur 1 aux honoraires sans dépassements et l’Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), qui encadre les dépassements d’honoraires
  • La suppression des aides publiques aux médecins ne respectant pas le tarif de la sécurité sociale, hors OPTAM
  • L’organisation d’un système de désignation effective d’un médecin traitant à chaque usager qui en fait la demande.

Fracture sanitaire 54

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