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Financement libyen : Sarkozy and C° sur le banc des prévenus

L’ancien président de la République et douze autres prévenus comparaissent ce lundi 6 janvier devant le tribunal judiciaire de Paris pour leur rôle présumé dans le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Sarkozy mis en examen (DR)
Sarkozy mis en examen (DR)

Décidément, Nicolas Sarkozy est un habitué des prétoires. L’ancien président de la République est jugé à partir de ce 6 janvier 2025, avec douze autres prévenus (lire ci-dessous le communiqué du PNF), dans cette affaire du financement illégal de sa campagne électorale de 2007. Il a été mis en examen, le 21 mars 2018, des chefs de corruption passive et recels de fonds publics libyens. Une information judiciaire a été ouverte le 19 avril 2013 par deux juges, Serge Tournaire et René Grouman, pour « corruption, trafic d’influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits. »

Une note des services secrets

À l’origine de toute l’affaire, une info de Médiapart qui, en avril 2012, publie une note des services secrets libyens datée de décembre 2006. Le journal en ligne révèle qu’un accord de principe est intervenu entre le colonel Kadhafi et Nicolas Sarkozy pour le versement de 50 M€ destiné à la campagne électorale.
Cette note est fortement contestée. Pourtant, le magazine Pièces à conviction, de France 3 diffuse peu après une interview audio de Kadhafi dans laquelle le leader libyen déclare : « C’est nous qui lui avons fourni les fonds qui lui ont permis de gagner les élections (…) il est venu me voir alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Il m’a demandé un soutien financier. Et on l’a soutenu… » Propos confirmés par l’un des fils du Guide, Saïf Al-Islam et par plusieurs dignitaires du régime libyen.

Téléphone sur écoute

Nicolas Sarkozy a fermement démenti ces accusations. Il a déposé plainte contre Médiapart, notamment, pour « publication de fausse nouvelle. » Ce qui n’a pas empêché les juges Tournaire et Grouman de continuer leur travail. Le 3 septembre 2013 ils décident de placer le téléphone de l’ancien président sur écoute. Mais aussi celui des anciens ministres de l’Intérieur Brice Hortefeux et Claude Guéant. De là va naître l’affaire dites « des écoutes ».

Intermédiaire et porte-valise

L’enquête va rebondir en 2016 avec les révélations fracassantes d’un intermédiaire douteux, Ziad Takieddine. Celui-ci met en cause directement Nicolas Sarkozy et l’ancien secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant. Il précise même avoir joué les intermédiaires et les porte-valises. Dont 500.000 € en liquide.
Claude Guéant a été mis en examen en mars 2016 pour faux, usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, suite à la découverte de la vente suspecte de deux tableaux flamands.
En revanche, Nicolas Sarkozy n’avait jamais été entendu dans ce dossier.

Treize sur le banc des prévenus

L’ancien président n’est pas seul sur le banc des prévenus. Il est accompagné par douze coprévenus : Khaled Gughsan, Claude Guéant, Ziad Takieddine, Ahmed Salem Gughsan, Wahib Nacer, Eric Woerth, Brice Hortefeux, Alexandre Djouhri, Bechir Saleh Al Sharghawi, Sivajothi Rajendram, Thierry Gaubert et Edouard Ullmo.
On lira ci-dessous les chefs de poursuite de ces différents protagonistes dans le communiqué de presse du procureur de la République financier Jean-François Bohnert.

Communique-du-PNF

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