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L’UNEL : Une association pour faire vivre la démocratie locale

Trois mois seulement après avoir adressé une lettre ouverte au président de la République pour dénoncer la gestion despotique de certains maires, Solène Le Monnier, conseillère municipale à Berric (56) et quelques autres, créent l’Union Nationale des Élus Locaux (UNEL). Objectif : faire mieux vivre la démocratie locale.

Marianne a son buste dans toutes les mairies (DR)
Marianne a son buste dans toutes les mairies (DR)

Les élus locaux ont désormais leur propre association. Il s’agit de l’Union Nationale des Élus Locaux (UNEL) que préside Solène Le Monnier, conseillère municipale à Berric (Morbihan). Voici le communiqué de l’UNEL.

« La France compte aujourd’hui plus de 520 000 élus locaux. Une grande majorité de ces élus n’occupe pas de poste décisionnaire. Ils s’investissent bénévolement, parfois au prix de sacrifices personnels, pour porter la voix de leurs concitoyens dans toutes les instances locales. Ils assurent ainsi la représentativité de l’intégralité de la population, en fonction des moyens à leur disposition et des outils de démocratie locale disponibles.
Ce rôle est fondamental : en France, chaque citoyen a le droit d’être représenté, cette représentation s’exprime grâce à la pluralité des points de vue des élus de proximité. Tout représentant local doit pouvoir s’exprimer, être écouté et entendu ainsi qu’assurer sa fonction.
À ce jour, aucune association ne réunit tous les élus locaux quelles que soient leurs fonctions. Devant ce constat, les membres fondateurs de l’UNEL ont décidé de créer la première association ouverte à l’ensemble des élus locaux pour répondre à leurs besoins d’expression et de représentativité.
L’UNEL souhaite favoriser l’épanouissement des élus dans leur mandat et accompagner le développement des outils de démocratie locale.
La crise de l’engagement et des vocations est réelle ! Il est urgent d’agir pour notre démocratie et de sortir les élus locaux de leur isolement. L’UNEL organisera des commissions pour aborder différentes thématiques avec ses adhérents.
L’objectif de l’association est de permettre une représentation effective dans les travaux engagés par les instances gouvernementales. »

Les membres fondateurs de l’association

Les adresses utiles

  • web www.unel.fr
  • Facebook : https://www.facebook.com/UnionNationaledesElusLocaux/
  • Linkedin : www.linkedin.com/in/unel-union-nationale-des-elus-locaux-71 8b01 289
  • Adhésions : union nationale des élus locaux I HelloAsso
  • Siège social de I’UNEL : 101 rue de Sèvres, lot 1665 – 75272 PARIS cedex 06

Solène Le Monnier : « Rendre visibles les invisibles de la politique »

Solène Le Monnier, présidente de l'UNEL (DR)
Solène Le Monnier, présidente de l’UNEL (DR)

L’Union nationale des élus locaux (UNEL) que vous venez de créer, avec d’autres, est, dites-vous, ‘’la première association ouverte à l’ensemble des élus locaux pour répondre à leurs besoins d’expression et de représentativité’’. Est-ce à dire que, jusqu’ici, les ‪520.000 élus de France n’avaient pas suffisamment de visibilité ?‬

Lorsque la presse évoque les élus locaux, c’est majoritairement pour évoquer les maires. Or, sur 520 000 élus locaux, seuls 34 945 sont maires. De même que pour les dernières évolutions évoquées concernant le mandat local, cela ne concerne essentiellement que les maires.
Pourtant, les élus locaux, non-maires, sont aussi et surtout en première ligne. Ce sont eux qui, au quotidien, reçoivent la parole des citoyens, souvent par un joyeux mot, lancés dans la conversation : »Tiens, toi qui es élu… ». Bienveillance ou griefs, ils sont les premiers interlocuteurs.
Ils s’investissent bénévolement pour porter la voix des citoyens.
Mais ils sont ceux qui démissionnent le plus, finissant par se lasser de s’investir sans reconnaissance.
Nous souhaitons, par cette association, en plus des travaux d’amélioration des conditions d’exercice du mandat, leur donner la possibilité de sortir de l’isolement.
Il existe l’Association des élus de France (AEF) qui regroupe les tous les élus, comme nous, et qui s’engage aussi à faire vivre la démocratie, « gage d’une meilleure représentativité des courants et des idées politiques dans la perspective de mieux vivre, ensemble, la Nation. » Nous avons donc des points communs et nous sommes complémentaires puisque notre objectif, à l’UNEL, consiste avant tout à rendre visibles les invisibles de la politique.

Vous avez adressé il y a quelques mois une lettre ouverte au Président de la République pour dénoncer la gestion despotique de certains maires autocrates. La démocratie locale est-elle si malmenée en France ?

C’est le fonctionnement, qui découle du système actuel, qui crée cette autocratie.
La volonté gouvernementale de ces dernières années a été de faire en sorte que l’on ne soit plus dans une politique descendante, mais bien dans une politique qui va dans les deux sens, avec une nette amélioration de la prise en compte des remontées de terrain. Mais cela s’est arrêté aux maires.
Et les évolutions en matière de législation ont donné plus de pouvoir encore à l’échelon du maire, sans tenir compte que cela a retiré des pouvoirs aux conseillers. Aujourd’hui, un maire possède un très grand nombre de délégations, il est protégé, il à des interlocuteurs privilégiés, il représente bien souvent, et souvent seul, sa commune dans les intercommunalités… Et le conseiller municipal n’a que son vote, sur les délibérations décidées par le maire, pour porter la voix des citoyens qu’il représente. Ils ne sont plus acteurs de la vie communale.
C’est donc une autocratie induite puisque tous les pouvoirs exécutifs sont concentrés entre les mains d’une seule personne.
Et il existe, malheureusement, des personnes qui occupent le poste de maire, qui l’ont bien compris et qui en abusent.
Ce constat se fait, que l’on soit de la majorité ou non.
Et ce constat peut être fait aussi par des maires, à l’échelon intercommunal ou par d’autres élus dans d’autres instances.
S’il y a possibilité de prendre une décision sans l’accord d’une majorité, alors la démocratie n’est pas respectée. Nous voulons redonner tout son sens à la démocratie locale.

La démocratie locale menacée par des maires autocrates !

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