L’association des maires ruraux de France (AMRF) qui prépare son congrès, du 30 septembre au 2 octobre 2022 à Eymet, en Dordogne, estime que la nouvelle donne politique doit être utile à la ruralité et à ses habitants.
Le président vosgien de l’AMRF, Michel Fournier et son bureau, tirent les conséquences des élections présidentielles et législatives de 2022.
Face à l’abstention très élevée, source d’une tension vive dans le pays et d’une situation politique incertaine, les Maires ruraux de France « appellent chacun à assumer ses responsabilités. La leur sera d’abord de travailler avec le Parlement et la nouvelle Assemblée pour que les questions rurales et de démocratie deviennent des sujets clés de la décision publique. Comme les maires, soucieux de l’intérêt général, les nouveaux députés et le Gouvernement devront d’abord changer de stratégie et cesser de mégoter pour répondre aux attentes du monde rural et ses 22 millions d’habitants. »
Trois priorités
Dans un communiqué, les maires ruraux estiment que le gouvernement et les nouveaux élus de l’Assemblée national « doivent trouver des accords pour du concret et répondre à la détresse du monde rural, manifestée encore une fois par une colère qui puise son intensité dans l’absence de réponses à la hauteur des enjeux de la vie quotidienne : coût de l’énergie et des carburants, accès aux soins, au numérique, au droit à se déplacer, à l’école… et aux différents services publics. »
L’AMRF dénonce « les écarts de dotations non justifiés entre urbain et ruraux ; la prise en compte de l’espace – si possible dans la Constitution ; statut de l’élu. Si ces trois priorités ne sont pas reprises par l’État et le Parlement, l’AMRF appellera les maires à se mobiliser ainsi que la population des villages, face au mépris de ce refus de répondre aux fractures territoriales. Pour y parvenir, le politique doit recouvrer son pouvoir – nationalement comme localement – sur une administration qui a pris le pas sur les réponses politiques depuis des décennies, sans Interruption, grâce au consentement volontaire des gouvernements successifs et des pouvoirs locaux. »
Pour le reste, l’AMRF propose de nombreuses mesures à la disposition de l’Assemblée qui doit enfin s’en saisir.
À quand un ministre de la ruralité ?
Le compte n’y est pas. « Des avancées ont pu être constatées, mais il convient désormais d’écouter les maires et pas seulement les entendre. Il faut « changer de braquet ». Car les reculs sont nombreux avec la perte d’autonomie financière, de libertés communales (ZAN, CRTE, eau et assainissement, etc.) suite aux Lois RCT et NOTRe et leur esprit funeste qui irrigue lois et règlements depuis plus de 10 ans… voire menace et fragilise la démocratie par sa base. Nous en appelons à la responsabilité politique et à une méthode incluant les citoyens à la chose publique.
Chaque jour, nous nous impliquons à leurs côtés. Comptez sur nous pour faire entendre leur voix pendant ces 5 années !
Autre signal attendu, la nomination d’un Ministre de la ruralité. C’est une condition nécessaire, mais insuffisante.
Le Président de la République et les responsables politiques doivent traduire les solutions locales au travers d’un véritable Agenda rural qu’il convient d’ériger en politique d’aménagement équilibré du territoire par un financement ambitieux et une application effective partout. Le monde rural connaît son chemin, à lui de s’en emparer et de l’imposer à l’État comme au Parlement. Offrons une ligne politique pour la ruralité qui redonne à nos concitoyens l’espoir d’un futur désirable dans des villages d’avenir.
C’est à ces conditions que notre pays redonnera un avenir à ce monde rural et à ses élus locaux fatigués et excédés de ne pas être entendus.
Maintenant, il y a urgence ! »