Le nouveau Premier ministre est originaire du Gers, maire de Prades (Pyrénées-Orientales) réélu avec 76% des suffrages le 28 juin dernier. Il était inconnu du grand public jusqu’à ce qu’il soit chargé de la stratégie de déconfinement du gouvernement.
Voilà, c’est fait. En tout début d’après-midi Emmanuel Macron a nommé Jean Castex, le Monsieur déconfinement de l’après coronavirus, à Matignon après avoir accepté la démission d’Edouard Philippe, élu maire du Havre le 28 juin 2020.
Jean Castex, 55 ans, haut fonctionnaire et maire (LR) de Prades, dans les P.-O. semble être l’homme de la situation pour le président de la République, à deux ans de l’élection présidentielle. Il a parfaitement mené à bien la mission qui lui a été confiée durant la crise sanitaire, du point de vue d’Emmanuel Macron et pense qu’il saura travailler dans un esprit de dialogue et de concertation avec tout le monde pour gérer les temps difficiles qui s’annoncent.
Conseiller de Sarkozy
Ce fis d’instituteur a passé une licence en histoire à l’université de Toulouse avant de suivre les cours de sciences Po Paris, puis l’ENA (promo Victor-Hugo) en 1991. Il choisit la Cour des comptes, sera nommé directeur des Affaires sanitaires et sociales dans le Var, occupe différents postes avant de devenir président de la Chambre régionale des comptes en Alsace de 2001 à 2005.
Directeur de cabinet de Xavier Bertrand, alors du ministre de la Santé, puis de le suivre au ministère du Travail, il est élu maire de Prades en 2008. Jean Castex sera ensuite conseiller aux Affaires sociales au cabinet du président de la République, Nicolas Sarkozy, avant de devenir secrétaire-général adjoint de l’Elysée.
En 2017, Jean Castex est nommé délégué interministériel aux Jeux Olympiques de 2024 à Paris. En 2019, il devient président de l’Agence nationale du Sport. Le 2 avril 2020, il est chargé de la stratégie de sortie progressive du déconfinement après l’épidémie de Covid-19.
Dans un communiqué de presse lapidaire, l’Elysée a annoncé : « Le Président de la République a nommé M. Jean CASTEX Premier ministre, et l’a chargé de former un Gouvernement. »
Nous en reparlerons
L’AVPF salue l’arrivée d’un élu local à Matignon
La nomination d’un maire de petite ville à Matignon doit être l’occasion de marquer une nouvelle étape de la décentralisation.
L’Association des Petites Villes de France, présidée par Christophe Bouillon, Maire Barentin (76), ancien député de Seine-Maritime, prend acte de la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre.
Dans un communiqué, l’APVF « souhaite bon courage à Jean Castex dans ses nouvelles fonctions. Les défis à relever sont nombreux : gestion de la pandémie, crise économique, transition écologique, crise démocratique révélée par le fort taux d’abstention aux élections municipales …
L’APVF salue le choix du Président de la République de nommer à Matignon un élu local de petite ville. Jean Castex est, en effet, maire de Prades, petite ville des Pyrénées-Orientales, et a été élu au département et à la région. L’APVF souhaite que le nouveau Premier ministre mette cette connaissance et cette compréhension des territoires au service d’une nouvelle étape de la décentralisation.
La crise que nous venons de traverser a montré la pertinence de l’échelon local. Pour l’APVF, le projet de loi 3D « décentralisation, différenciation et déconcentration » porté par la Ministre de la Cohésion des territoires et qui devait initialement être examiné par le Parlement à l’automne ne doit pas être ajourné. Si les élus de petites villes n’attendent pas un nouveau grand soir de la décentralisation et des transferts de compétences en cascade, ils plébiscitent une relation entre l’Etat et les collectivités basée sur la confiance, la liberté et la souplesse.
Pour l’APVF, le projet de loi 3D doit donc être l’occasion de redéfinir l’autonomie financière des collectivités locales, de répartir plus justement les dotations de l’Etat et de mettre en place de véritables mécanismes de solidarité entre les collectivités pour réduire les fractures territoriales. Au-delà de la question financière, ce texte doit, via des mesures de souplesse, renforcer l’agilité des pouvoirs locaux. Cela passe notamment par le développement du droit à l’expérimentation et à la différentiation en dérogeant à la réglementation nationale dans un cadre défini ou en déléguant localement une compétence à une autre strate de collectivité.
L’APVF participera activement à la « conférence des territoires » annoncée par le Président de la République. »