La chasse aux 500 parrainages pour les candidats à la présidentielle peut poser un vrai problème pour certains. D’où l’idée d’une « réserve de signatures ». Réponse du président des Maires Ruraux de France, Michel Fournier.
« Je suis, d’une part très étonné de la proposition du Haut-Commissaire au Plan pour une ‘’réserve de signatures’’ et, d’autre part, agréablement surpris d’apprendre que l’Association des maires ruraux de France pourrait à elle seule sauver la démocratie !
C’est beaucoup d’honneur et une immense responsabilité qui nous serait confiée ! Je le prends comme une marque de reconnaissance du travail de tous ces engagés qui font de ce réseau un vivier de talents discrets et anonymes, mais ô combien vitaux pour la vie de nos concitoyens.
« Les pompiers de service »
En revanche, je suis triste que l’on considère les maires ruraux uniquement comme des pompiers de services. En 2019 pour les Gilets Jaunes, en 2020 pour la crise sanitaire et aujourd’hui pour les parrainages, alors que leurs demandes précises, raisonnables, argumentées et récurrentes restent très largement sans réponse.
Je pense aujourd’hui à l’accès aux soins, à la mobilité ou à l’emploi, et enfin au sort réservé à la commune, dans cette volonté de la limiter dans son pouvoir d’agir (transferts de compétences, réductions de l’autonomie fiscale, normes, dotations inégales), toute sensibilité politique confondue, actuelle comme passée…
L’AMRF a, à plusieurs reprises, demandé que le sujet des parrainages soit traité au lendemain des précédentes échéances, puisqu’à chaque fois, il est sur la place publique, avant que finalement tout le monde puisse être candidat. Ce qui au passage évite de parler du fond des enjeux des territoires.
Un sparadrap
Les Maires ruraux ne doivent pas être condamnés à devenir un sparadrap de la vie publique à quelques semaines de l’échéance présidentielle.
Si telle n’est pas l’intention initiale, toute proposition doit d’abord viser à consolider notre démocratie et à réduire les soucis que peuvent rencontrer les élus du fait d’une interprétation systématique de leur parrainage comme un soutien à la personne présentée. Une des pistes serait alors de proposer le retour à un anonymat plus fort des parrainages.
Une association ne peut donner des consignes à ses adhérents sur un sujet qui ne relève pas de sa compétence, ni de son objet. Le maire est libre et doit le rester dans cette faculté comme dans son mandat. »
Pour le Bureau,
Michel Fournier,
Président de l’AMRF