Le mouvement citoyen ACTHIFS a franchi une étape décisive ce samedi en désignant officiellement son candidat pour les élections municipales du 22 mars prochain. À l’unanimité, le collectif a choisi Yan Rutili pour porter son projet et son mot d’ordre : « Redonner vie à Thionville, pour de vrai ! »

Cette désignation marque le lancement officiel d’une campagne que le mouvement veut résolument différente. Depuis plusieurs mois, ACTHIFS mène un travail collectif fondé sur une conviction simple, mais ambitieuse : la politique peut et doit redevenir l’affaire de tous. Une approche qui se veut ancrée dans le quotidien des habitantes et des habitants, loin des logiques partisanes traditionnelles.
Une liste citoyenne, ancrée dans la réalité
Réuni le 13 décembre, le collectif a également validé l’ordonnancement du début de sa liste, composée de profils issus de la vie professionnelle active :
- Yan Rutili, cadre de la fonction publique territoriale
- Guillemette Gille, architecte
- Thomas Tomschak, entrepreneur et manageur au Luxembourg
- Jocelyne Mangili, éducatrice spécialisée au Luxembourg
Pour Yan Rutili, ce choix n’est pas anodin : « Nous avons besoin de citoyens connectés à la vraie vie en politique. Il faut renouer un dialogue permanent avec la population, avant l’élection, mais aussi pendant le mandat. L’ordonnancement de notre liste est une manière concrète de lutter contre la déconnexion des élus. »
Une candidature assumée, sans posture
Devant les membres du collectif, le candidat n’a pas cherché à masquer les exigences de la fonction, ni les doutes qu’elle peut susciter : « Vous mener, j’y suis candidat. Exercer les responsabilités, j’y suis prêt. Je me tromperai parfois, mais vous pouvez être assurés de ma détermination totale à proposer une bifurcation pour Thionville. Le retour de Thionville à la vraie vie commence. » Déclaration qui résume l’esprit revendiqué par ACTHIFS : une candidature humble, mais pleinement assumée.
Un programme fondé sur la méthode et l’écoute
Plus qu’un catalogue de promesses, le projet porté par ACTHIFS repose d’abord sur une méthode : écoute, transparence et considération. « La démocratie locale, lorsqu’elle est sincère, permet une ville où l’on vit mieux, ensemble, où l’on respire », défend le collectif.
Les groupes de travail, fonctionnant selon les principes de l’intelligence collective, ont récemment restitué leurs propositions aux adhérents. Cette première version du programme, qualifiée de phase de test, s’articule autour de quatre grands axes :
- Thionville épanouissante
- Thionville accueillante
- Thionville solidaire et sûre
- Thionville prospère
Le renouvellement de la vie démocratique constitue un fil conducteur transversal, tout comme la volonté de recréer une « vie de village » favorisant les liens et la connaissance mutuelle.
ACTHIFS précise que les propositions seront hiérarchisées et mises en œuvre de manière progressive, en tenant compte des capacités financières de la commune. Un audit financier est prévu en début de mandat, tandis que les investissements s’inscriraient dans le cadre du plan pluriannuel existant.
L’intégralité du programme sera dévoilée le 24 janvier prochain.
Cap sur le 22 mars
À trois mois de l’échéance électorale, le ton de la campagne est désormais donné : « Nous avons trois mois. Trois mois pour redonner des couleurs et redonner vie à Thionville. Il s’agit d’offrir aux habitantes et habitants le débat qu’ils méritent. »
ACTHIFS espère ainsi faire émerger un « printemps thionvillois » et ouvrir un nouveau cycle municipal, centré sur la ville, ses habitantes et ses habitants, par la politique.
Encore un procès gagné!
Rappelons que Yan Rutili est ce lanceur d’alerte qui a soulevé de nombreuses affaires politico-financières, notamment les relations troubles entre des élus et des promoteurs dans ses fameux #thionvileaks. Ces révélations lui ont valu de nombreux procès, au pénal et au civil, qu’il a toujours gagnés. Le dernier procès en date a été rendu aujourd’hui même, 15 décembre 2025, par la chambre civile du Tribunal de Thionville.
En effet, Véronique Mangenot épouse Schmit, conseillère régionale du Grand Est et première adjointe à la mairie de Thionville, a poursuivi Yan Rutili pour avoir publié en avril 2023 une vidéo sur internet contenant des images d’elle lors d’un week-end d’anniversaire privé à Marrakech en décembre 2018, organisé par Stéphane Noël, promoteur immobilier.
Madame Schmit réclamait 10 000 € de dommages-intérêts pour atteinte à sa vie privée et à son droit à l’image, ainsi que la suppression des images litigieuses.
Véronique Schmit déboutée
Monsieur Rutili argumentait que sa vidéo s’inscrivait dans une enquête journalistique dénonçant des liens présumés de corruption entre élus thionvillois et promoteurs immobiliers. Il soutenait que l’action devait être requalifiée en diffamation, relevant de la loi sur la presse de 1881. Le tribunal a donné raison au défendeur en requalifiant l’action en diffamation plutôt qu’en atteinte à la vie privée. Le tribunal a considéré que les images ne pouvaient être dissociées des propos accusant implicitement Madame Schmit de pratiques illégales.
L’assignation initiale ne respectant pas les formalités obligatoires de l’article 53 de la loi de 1881 sur la presse, le tribunal l’a annulée et a débouté Madame Schmit de toutes ses demandes, la condamnant aux dépens et à verser 1 500 € au défendeur.
Voilà donc une petite cagnotte qui permettra à la liste ACTHIFS de lancer sa campagne électorale…
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