Telle une ballade country, c’est une « tendre mélancolie » qui accompagne le long-métrage de Max Walker-Silverman, présenté au Festival de Deauville, « un film sur l’après », après un terrible incendie.

Deux incendies de forêt géants ont traversé des films présentés au dernier Festival du Cinéma américain de Deauville. L’un de flammes et de fureur emplissait l’écran dans « Train Dreams » de Clint Bentley, avec Joel Egerton (actuellement disponible sur Netflix, https://infodujour.fr/culture/cinema/82694-train-dreams-recit-dune-vie-ordinaire). De l’autre, lui aussi dans l’Ouest américain, il ne reste que des cendres et un paysage noirci dans « Rebuilding » (sortie le 17 décembre), réalisé par de Max Walker-Silverman. Dans chacune de ces deux chroniques mélancoliques, un homme reste seul après le désastre.
Dans « Rebuilding », c’est un cow-boy, Dusty, joué par l’impeccable Josh O’Connor (qui a incarné le prince Charles dans la série « The Crown ») dont le ranch familial depuis plusieurs générations a été entièrement détruit, la maison en ruines, la grande grange bleue disparue. Contraint de vendre ses bêtes aux enchères, le cow-boy solitaire erre à cheval sur ses terres dévastées, calcinées, ravagées, au milieu de troncs d’arbres décharnés. Reprenant contact avec son ex-femme, il tente de resserrer les liens avec sa fille, Callie-Rose, une super gamine jouée par une super jeune actrice (Lily La Torre).
Une nécessaire dose d’espoir

Dusty n’est qu’un sinistré parmi des milliers d’autres, à qui il ne reste plus qu’un pick-up et quelques cartons. Lâché par la banque, sans grande aide officielle, il trouve refuge dans un campement de quelques mobil-homes, perdu au milieu d’une plaine aride et désertique. Vit là désormais un petit groupe de réfugiés, quelques familles qui elles aussi ont tout perdu, d’autres oubliés du rêve américain. « C’est pas des vrais voisins » dit-il d’abord à sa fille, avant d’intégrer lui aussi cette communauté réduite, où il recevra entraide et réconfort.
Tel une lente ballade country, c’est une « tendre mélancolie » qui accompagne ainsi « Rebuilding », « un film sur l’après », après l’incendie, après la catastrophe, après, lorsqu’il faut bien se reconstruire et repartir à zéro. Originaire du Colorado, c’est avec délicatesse et humanité que Max Walker-Silverman met un baume apaisant sur la brûlure du cow-boy, ces indispensables relations humaines et une nécessaire dose d’espoir.
Patrick TARDIT
« Rebuilding », un film de Max Walker-Silverman, avec Josh O’Connor (sortie le 17 décembre).