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L’Alsace sur la voie de l’indépendance

La Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) sera officiellement portée sur les fonts baptismaux ce 2 janvier 2021. Fruit de la fusion des deux départements Haut-Rhin et Bas-Rhin, cette nouvelle entité, pourra-t-elle rester dans la région Grand Est ?Logo Alsace

La Collectivité Européenne d’Alsace a pris corps officiellement le 1er janvier 2021. Administrée par le Conseil départemental d’Alsace, elle dispose des compétences traditionnelles d’un département. Mais à celles-ci, s’ajoutent des compétences supplémentaires, notamment en matière de coopération transfrontalière, de bilinguisme, de transports, de tourisme… Bref, des compétences qui empiètent largement sur celles de la Région Grand Est.
La nouvelle Collectivité compte 1.884.150 habitants, 880 communes (dont 514 dans le Bas-Rhin, 366 dans le Haut-Rhin). Le Conseil départemental sera installé le 2 janvier à Colmar où siègeront les 80 élus jusqu’aux prochaines élections du printemps 2021 et disposera d’un budget d’environ 2 milliards d’euros.

Désir d’Alsace

Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette nouvelle entité alsacienne calquée sur les Länder voisins constitue une première étape dans la voie de l’indépendance régionale.
Nous l’écrivions ici même il y a un an : « L’Alsace rêve de liberté ».
Que disions-nous ? « Les Alsaciens n’ont jamais accepté d’être noyés dans la nouvelle entité administrative du Grand Est née de la loi NOTRe du 7 août 2015. On ne peut qu’être d’accord avec eux tant cette loi reste une énorme ânerie imposée par l’ancien Président de la République François Hollande et son ineffable Premier ministre Manuel Valls.
En juillet 2014, un certain Jean Rottner, alors maire de Mulhouse, avait bien raison de fustiger la réforme territoriale, en termes particulièrement véhéments : « Cette région n’a pas vocation à être diluée dans un ensemble hétéroclite, écrivait-il alors sur son blog. Son intérêt, c’est le développement transfrontalier, c’est le retour d’une légitime fierté culturelle et linguistique, pour donner à ses enfants une réelle chance dans l’univers mondialisé de notre siècle. »
Depuis, un sondage Ifop a confirmé « le désir d’Alsace » des Alsaciens. 68% d’entre eux étaient d’accord pour appartenir à cette Collectivité européenne « mais hors Grand Est ». Et ils étaient 55% à souhaiter la création d’un nouveau parti politique alsacien dont la principale revendication serait la sortie de la région Grand Est. Et ce sont les jeunes, plus que les séniors, qui poussent à la roue.
Depuis, Jean Rottner est devenu président de « l’ensemble hétéroclite ».

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