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Grand Est : L’Alsace rêve de liberté

Selon un sondage Ifop dévoilé ce 7 janvier 2020 par les DNA, 68% des Alsaciens souhaitent que la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) devienne « une vraie région, hors du Grand Est ».

Colmar-
Colmar- Pixabay

Une idée fixe et fortement ancrée dans les esprits : les Alsaciens n’ont jamais accepté d’être noyés dans la nouvelle entité administrative du Grand Est née de la loi NOTRe du 7 août 2015. On ne peut qu’être d’accord avec eux tant cette loi reste une énorme ânerie imposée par l’ancien Président de la République François Hollande et son ineffable Premier ministre Manuel Valls.
En juillet 2014, un certain Jean Rottner, alors maire de Mulhouse, avait bien raison de fustiger la réforme territoriale, en termes particulièrement véhéments : « Cette région n’a pas vocation à être diluée dans un ensemble hétéroclite, écrivait-il alors sur son blog. Son intérêt, c’est le développement transfrontalier, c’est le retour d’une légitime fierté culturelle et linguistique, pour donner à ses enfants une réelle chance dans l’univers mondialisé de notre siècle. »
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de Kehl. Jean Rottner est devenu président du Grand Est et la région qu’il préside désormais s’est illustrée par une gabegie outrancière dénoncée en septembre 2019 par la Cour des comptes. Reste que les Alsaciens n’ont toujours pas digéré leur fusion au sein du Grand Est même si la loi NOTRe a décidé arbitrairement que Strasbourg en serait le chef-lieu.

« La question alsacienne »

« La question alsacienne » comme on l’appelle, n’est pas nouvelle. Les partis politiques comme Unser Land ou les clubs de réflexion, comme Perspectives alsaciennes reviennent régulièrement sur le sujet. Tous les sondages montrent que les Alsaciens sont épris de liberté en raison de leurs particularismes linguistiques, culturels, juridiques…
Pour leur donner satisfaction, le Premier ministre et la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales ont annoncé, le 29 octobre 2018, le projet de création de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA). Au 1er janvier 2021, celle-ci regroupera les deux départements actuels du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, et disposera de larges compétences. Mais restera au sein du Grand Est.

Sans histoire, sans géographie

C’est ici que le dernier sondage Ifop apporte un éclairage nouveau. En effet, 68% des Alsaciens sont bien d’accord pour appartenir à cette Collectivité européenne « mais hors Grand Est ». Et ils sont 55% à souhaiter la création d’un nouveau parti politique alsacien dont la principale revendication serait la sortie de la région Grand Est. Et ce sont les jeunes, plus que les séniors, qui poussent à la roue.
Ce sondage montre une fois encore que la loi NOTRe était et reste l’une des erreurs politiques majeures du couple Hollande/Valls. L’Alsace ne voulait pas être intégrée dans cette nouvelle entité informe, sans histoire et sans géographie. Elle craignait d’y perdre son âme.
La retrouvera-t-elle au 1er janvier 2021 ?

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