Depuis plus de 10 ans, l’UFC-Que Choisir ne cesse d’alerter sur l’aggravation des inégalités de l’accès aux soins. L’association a saisi le Conseil d’État pour faire sanctionner l’inaction gouvernementale. Et lance une pétition.
« Ma santé n’attend plus »
Depuis de nombreuses années, l’UFC-Que Choisir se mobilise pour lutter contre la fracture sanitaire qui touche toute la France. Si de plus en plus de parlementaires sont enclins à réguler l’installation des médecins pour améliorer l’accès aux soins des Français, le gouvernement, lui, s’obstine à maintenir un inadmissible statu quo. C’est pourquoi cette année l’association a décidé d’enclencher la vitesse supérieure en attaquant le gouvernement pour inaction devant le Conseil d’État.
L’UFC-Que Choisir a lancé, avec 66 associations locales, la campagne de terrain #MaSanteNattendPlus pour sensibiliser les Français en entourant de rubalises « J’accuse l’État » certains lieux stratégiques (CPAM, ARS, préfecture, etc.) pour symboliser l’éloignement de l’accès aux soins des Français et dénoncer l’inaction gouvernementale.
Une pétition
Pour exiger une amélioration de l’accès aux soins, l’UFC-Que Choisir lance une pétition dont voici le texte.
“Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits” d’après l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Mais qu’en est-il s’ils sont malades ?
Le préambule de la Constitution de 1946 prévoit que La Nation garantit à tous “la protection de la santé”.
Mais qu’en est-il s’ils habitent dans une zone insuffisamment dotée en médecins ou qu’ils n’ont pas les moyens de payer des dépassements d’honoraires ?
J’entends, ainsi, celles et ceux qui vivent dans un désert médical et pour qui consulter un généraliste relève du mirage.
J’entends celles et ceux qui doivent prendre le train pour retourner voir leur médecin traitant.
J’entends l’inquiétude, voire l’angoisse, des patients dans l’impossibilité de trouver un médecin traitant.
J’entends celles et ceux qui doivent prendre leur voiture et faire 3 heures de route pour que leur enfant consulte un pneumologue.
J’entends celles et ceux contraints de patienter pendant des semaines, voire des mois pour obtenir une consultation chez un spécialiste.
J’entends celles et ceux qui ne peuvent pas payer de dépassements d’honoraires, et ceux confrontés aux baisses de prise en charge.
J’entends celles et ceux qui, faute de moyens, renoncent à se faire soigner.
J’entends aussi les maires de ces communes, rurales ou non, qui s’alarment du manque d’offre de soins dans leur ville, et s’indignent de l’absence de nouveaux médecins généralistes, face aux départs en retraite massifs.
En revanche,
Je n’entends pas de réaction de l’État, à ce droit d’accès de tous aux soins, largement bafoué.
Je n’entends pas l’État répondre aux parents inquiets, aux personnes vulnérables, et aux malades mis à distance de l’accès aux soins qui leur est dû… ni agir pour que tout le monde, sans condition de ressources et en tous lieux, puisse consulter un médecin généraliste, un spécialiste.
C’est pourquoi, j’accuse l’État.
Depuis plus de 10 ans, l’UFC-Que Choisir se mobilise pour dénoncer l’inégalité d’accès aux soins dont souffre cruellement notre société.
J’accuse l’État d’être resté sourd à nos revendications et d’avoir, par son inaction coupable, enterré le droit à la protection de la santé.
Aujourd’hui, dénoncer et alerter ne suffisent plus. L’heure est à l’action !
Notre santé n’attend plus. »