Déjà sept listes dans la course à la mairie dont trois de droite. Celle du maire sortant, Alain Marty (LR) de son ancien adjoint, Jean-Marc Weber (DVD) et de Catherine Vierling (LR) conseillère régionale. Ca va saigner !
Sarrebourg est une charmante sous-préfecture de la Moselle de 12.000 habitants. Petite ville à la campagne, située non loin du massif des Vosges, la ville est classée à droite depuis que Pierre Messmer, Premier ministre UDR puis RPR, sous Georges Pompidou en a été maire entre 1971 et 1989. Puis, c’est Alain Marty (RPR puis LR), un doc gynéco, qui lui a succédé après 12 années passées comme adjoint. Soit un total de 43 années de vie municipale au compteur pour le maire sortant.
A 74 ans, ce dernier rempile pour un sixième mandat. Avec, à ses côtés, Fabien Di Filippo, député de la circonscription et conseiller municipal. La liste intitulée « Servir Sarrebourg », a pour objectif de « terminer le réaménagement de la gare », « d’assurer la sécurité des Sarrebourgeois », de « créer une ville verte » et de « maintenir une gestion rigoureuse ». Vaste programme.
Alain Marty est donc l’homme à abattre.
« J’ai décidé de lui succéder »
Il sera contré d’abord par l’un de ses adjoints, également médecin, Jean-Marc Weber, 61 ans, qui n’a jamais caché son intention de prendre la relève du maire. Il s’y prépare même depuis longtemps : « en 2014 quand j’ai intégré le conseil municipal comme adjoint, tout le monde savait que je venais pour apprendre, confie l’élu à nos confrères du Républicain Lorrain. J’étais décidé à lui succéder. » Il ajoute, perfide : « Il est temps d’apporter des idées neuves à Sarrebourg ».
La liste de Jean-Marc Weber « Pour Sarrebourg, agissons ensemble » a pour ambition de « répondre aux besoins de notre jeunesse, soutenir les entreprises locales et les porteurs de projets, attirer de nouveaux habitants… c’est l’enjeu de cette campagne » écrit-il sur sa profession de foi. Comment douter ?
Des sous-marins
Mais Alain Marty et Jean-Marc Weber vont se partager les voix de droite avec une autre candidate de leur propre camp, elle aussi médecin : Catherine Vierling, 58 ans, conseillère régionale depuis 2015, membre du groupe Alsace et Territoires. Elle est aussi membre du Conseil national du parti Les Républicains. Ça en jette. « Oui, j’ai des convictions fortes, écrit-elle sur son document de présentation, servir et non se servir ! » Tiens, tiens. Saurait-elle des choses ?
Catherine Vierling tire la liste « J’aime Sarrebourg » et présente quelques-uns de ses colistiers dont Fabien Kuhn et Catherine Grosse qui, depuis, ont donné leur démission pour monter de leur côté une liste indépendante et citoyenne. Motif de leur départ : « Catherine Vierling aurait des intentions cachées : plusieurs colistiers de la liste Vierling seraient en fait des sous-marins de la République en Marche ! »
L’attractivité économique
Vrai ou faux ? Le fait est que le conseiller de Catherine Vierling jusqu’à la fin de l’année 2019 était un jeune homme de 27 ans, Nicolas Quenouille. Salarié du mouvement macroniste à Strasbourg, il s’est engagé auprès d’Alain Fontanel candidat LREM à la mairie de la capitale alsacienne. Avant de briguer la marie de Sarrebourg.
Son constat ? La ville serait mal gérée. « Aujourd’hui, on préfère une gestion en bon père de famille, confie-t-il à nos confrères du Républicain Lorrain, au détriment d’une gestion plus entrepreneuriale. Et la ville s’ankylose ». D’où la nécessité, selon lui, de miser « sur l’attractivité économique ». Donc sur lui, pardi !
Plutôt à droite
Finalement, il n’y a pas trois mais quatre listes de droite puisque les macronistes penchent parfois à gauche et parfois à droite. A Sarrebourg, c’est plutôt à droite.
A droite encore, mais encore plus à droite évidemment, la liste RN de Norbert Degrelle. Une liste avec laquelle il va falloir compter puisqu’aux européennes de 2019 le parti de Marine Le Pen a totalisé 23,83% des suffrages. Près du quart du corps électoral de Sarrebourg, c’est pas rien ! La République en Marche et ses partenaires avaient obtenu 21,52% des voix. Les Verts près de 10%. Les autres candidats n’avaient pas passé la barre des 5%.
Reste une liste pour partir à l’assaut de la mairie, celle de Dominique Biry, représentant le Mouvement 5 Étoiles et l’association Patriotes et Républicains. Mouvement venu d’Italie, difficile à cerner, qui est à la fois un mélange de populisme, d’anti-corruption, d’anti-mondialisme… Bref, anti-système.
Sept listes (pour l’instant) se sont lancées dans la course des municipales. Mais l’air de la campagne est plutôt vicié. On affûte les arguments et on aiguise les couteaux dans une ambiance délétère. On parle même de malversations, d’histoires de petites culottes, de trahisons… et même pire. La justice aurait été alertée, c’est dire. Si ça continue, ça va saigner. Heureusement, trois médecins sont têtes de liste. Ça rassure.