Point-de-vue. « Contre le pouvoir macronien que vienne une insurrection populaire » plaide Gérard Charollois dans sa lettre hebdomadaire.
Ceux qui gouvernent, ici et ailleurs, souffrent d’un esprit sectaire et obsessionnel. Leur unique dessein est l’argent et le service de ceux qui le détiennent. Tout le reste les indiffère et sert de prétexte à de juteuses spéculations et à des manipulations antisociales et anti-écologiques.
Ils n’invoquent la santé publique, la défense de « l’environnement » que pour créer des occasions de profits et même les Droits de l’Homme deviennent les « droits de l’homme d’affaires ».
Jeu de dupes
L’opinion est souvent abusée par ce jeu de dupes. Ainsi, naguère, les affairistes promurent les « biocarburants » qui n’étaient que des agro-carburants.
Nombre de gens furent abusés par ce projet qui devait libérer les peuples du pétrole, en oubliant que pour produire des huiles végétales de substitution, il faut cultiver, donc déboiser, amender les sols, épandre force nitrates et pesticides, grands consommateurs de pétrole, d’énergie et motorisation.
Désormais, le mirage s’est dissipé et tous ont compris la nocivité des agro-carburants chers à la FNSEA et aux filières.
Puis, vinrent la mode des « énergies renouvelables », terminologie prometteuse derrière laquelle se cachent d’autres filières en mal de spéculation.
Les gaz à effets de serre menacent le climat et le nucléaire produit des déchets encombrants que la science maîtrise mal et qui doivent être stockés dans l’attente de la mise au point d’une hypothétique technique de neutralisation.
L’industrie du vent
Il suffit, pour la prestidigitation mercantile, de remplacer les centrales électriques au charbon, au gaz et au nucléaire par d’inoffensives éoliennes.
Le vent, c’est sympathique, n’est-ce pas ?
Double duperie. Les champs d’éoliennes ne remplaceront pas les centrales thermiques et leur implantation, consommatrice d’espaces naturels, exigent des milliers de tonnes de béton et divers métaux.
Surtout, ces géantes barrant les paysages deviennent des hachoirs à oiseaux et à chauves-souris qui ne nous demandaient rien.
Les partisans des éoliennes se partagent en deux groupes fort différents. D’un côté, de vrais militants antinucléaires croient de bonne foi supprimer le péril de la radioactivité en produisant de l’électricité grâce à Éole.
D’un autre côté, de cyniques et cupides spéculateurs voient dans cette vertueuse opportunité l’occasion de réaliser de très juteuses opérations financières. La soif du profit les anime et ils sont actionnaires dans ce créneau comme ils auraient pu l’être dans l’extraction de l’amiante, dans l’industrie du tabac, de l’armement ou des pesticides.
La peste et le choléra
Qu’importe le poison pourvu qu’ils aient l’ivresse du lucre !
Or, fournir 10% d’agro carburants dans un plein d’essence ou alimenter le réseau électrique par 30% d’énergie peinte en vert n’empêcheront ni les pollutions, ni la persistance du recours au pétrole et au nucléaire.
On ne fait qu’ajouter la peste au choléra.
On abat des forêts, transforme des couloirs de migration des oiseaux en cimetières pour enrichir des industriels sans éliminer les autres périls. Vous aurez partout des éoliennes et toujours du nucléaire et du thermique d’hydrocarbures.
Le choix n’est pas entre l’un ou l’autre.
Ce que veulent les dirigeants, c’est faire marcher les affaires.
Prenons un autre exemple d’actualité. Le gouvernement « Macronien » taxe lourdement le diesel au nom de la lutte contre la pollution de l’air et pour inciter les mauvais citoyens qui roulent « sale » à moins produire de particules hautement toxiques.
Très bien, voilà qui semble conforme à la défense de la santé publique ! Mais alors, pourquoi ne pas taxer le carburant du trafic aérien, du trafic maritime ? Pourquoi ne pas imposer le ferroutage en mettant les camions sur des trains pour les transports sur de grandes distances ?
Pourquoi ne pas majorer la prime au changement de véhicule en refusant ladite prime aux acquéreurs de voitures diesel ?
Bien sûr, pour les adorateurs du Marché, il ne faut pas nuire aux affaires et on peut même encourager l’achat de nouvelles voitures diesel.
Écologie, tu es bonne fille.
Un Dieu : l’argent
Que d’occasions de profits tu offres aux oligarques !
D’ailleurs, si ce gouvernement se souciait rien qu’un peu de la mort de la nature, il abolirait la chasse loisir et sauverait la faune sauvage qui se meurt.
Il s’opposerait aux projets de déménagements des sites promus par les élus locaux en mal de routes nouvelles, de zones artisanales, de lotissements.
Ne soyez plus dupes, la secte n’a qu’un dieu : l’argent.
Contre la suppression de l’impôt sur la fortune, contre la majoration de la CSG, contre le blocage des salaires, contre la constante réduction de l’opportune dépense publique, contre la veulerie en face des « chascistes », en une idée, contre le pouvoir « macronien » que vienne une insurrection populaire.
Quand l’injustice fait loi
Je n’ai pas soutenu les bonnets rouges qui exhalaient le poujadisme, la râlerie de « beaufs » ringards.
Aujourd’hui, j’approuve toute initiative contre un pouvoir funeste, au service du Marché, des banques et de la finance et donc, je considère avec sympathie le mouvement des gilets jaunes.
Le peuple ne peut plus subir des régressions sectorielles.
Il est absurde un jour de manifester pour l’hôpital, le lendemain pour l’école, pour la poste, pour la justice, pour la police, pour les retraités, pour les étudiants, pour les automobilistes, pour les animaux et la nature, pour les chômeurs, pour les travailleurs pauvres, pour les cheminots, pour les classes moyennes sacrifiées.
Quand l’injustice fait la loi, le peuple doit entrer en insurrection et peu importe que les opposants bottent les fesses du pouvoir du pied gauche ou du pied droit.
Partout dans le monde, le pouvoir du Marché joue des divisions des strates sociales et des égotismes des chefs de partis.
La révolution socialiste-libertaire et écologiste passe par l’union de tous y compris de ceux qui peuvent sembler aux antipodes mais qui nous rejoignent dans la condamnation d’un système d’inégalités et de violences.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
UNE FORCE POUR LE VIVANT