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En Allemagne, la colère des agriculteurs fait tache d’huile

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Les manifestations des paysans vont paralyser plusieurs Länder allemands du 8 au 15 janvier. Mais d’autres catégories professionnelles envisagent de se joindre à ces actions qui pourraient déboucher sur une grève générale.

Les agriculteurs allemands manifestent à Berlin (capture X)
Les agriculteurs allemands manifestent à Berlin (capture X)

La paysannerie allemande ne décolère pas depuis que le gouvernement a décidé de supprimer à la fois les aides sur le diesel agricole et l’exonération de la taxe sur les véhicules agricoles. Voilà plusieurs semaines que des milliers de gros tracteurs bloquent les routes du pays et paralysent de nombreuses villes pour faire céder les autorités. Et comme ils n’obtiennent pas satisfaction, les principaux syndicats ont décidé de durcir leur mouvement.

Une semaine de manifestations

Dès le 8 janvier 2024, les routes seront à nouveau paralysées par des cortèges de tracteurs d’un bout à l’autre du pays. Une grande manifestation est prévue à Munich par les agriculteurs bavarois en accord avec l’association Land schafft Verbindung. Une autre manifestation est prévue à Augsbourg, deux jours plus tard, le 10 janvier, une autre le 12 janvier à Nuremberg mais aussi dans d’autres capitales régionales. Enfin, le 15 janvier, une manifestation monstre achèvera (provisoirement) à Berlin cette semaine de chaos économique et social.

Une crise économique annoncée

Les agriculteurs et agricultrices s’opposent aux économies prévues par le gouvernement fédéral dans le secteur agricole. En effet, la suppression des aides sur le diesel agricole et l’exonération de la taxe sur les véhicules agricoles s’inscrivent dans un plan d’économies de 60 milliards d’euros décidé par le gouvernement de coalition qui touche les agriculteurs. Le Bauerverband, principale organisation professionnelle à l’origine des défilés de tracteurs, rappelle que les deux mesures gouvernementales représentent une somme de 920 millions d’euros, soit 3.600 euros en moyenne pour chacune des 254.000 exploitations allemandes. C’est-à-dire, finalement, assez peu de choses au regard de la taille de ces exploitations. Mais la grogne paysanne va au-delà de ces mesures catégorielles. Car le plan d’austérité du gouvernement va provoquer des augmentations des coûts de production et une baisse de la consommation liée à l’inflation. C’est une grave crise économique que redoutent les syndicats agricoles.

Crise sociale et politique aussi

D’autres secteurs de l’économie ont profité de la colère paysanne pour se joindre au mouvement de protestation. Le président de l’association fédérale du transport de marchandises et de la logistique, Dirk Engelhardt, a fait savoir que si les chauffeurs routiers faisaient également grève, il pourrait y avoir des difficultés d’approvisionnement. Quant à l’association bavaroise de l’hôtellerie et de la restauration, elle s’était déclarée solidaire des agriculteurs. Les boulangers et les bouchers, qui subissent les fortes augmentations de l’énergie, menacent aussi de se joindre à ces actions qui risquent de paralyser toute l’Allemagne.
Jusqu’ici, le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, un écologiste d’origine turque, subit sans réagir les menaces et les insultes racistes dont il fait l’objet.
La crise économique pourrait vite se déplacer sur le terrain politique. Et rapidement se propager aux autres pays. L’Europe toute entière est au bord du chaos.

Allemagne : Les agriculteurs en colère manifestent

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