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Moody’s met François Bayrou sous pression pour le budget 2025

L’agence Moody’s a abaissé la note de la France, mettant en lumière les défis économiques et politiques qui attendent le nouveau Premier ministre François Bayrou. Le budget 2025 sera son premier test majeur pour regagner la confiance des marchés et des partenaires européens.

Le ministère des finances à Paris Bercy. Jean-François Gornet / Flickr, CC BY-SA
Le ministère des Finances à Paris Bercy. Jean-François Gornet / Flickr, CC BY-SA

Une dégradation qui alerte Matignon

Ce n’est pas une bonne nouvelle pour François Bayrou. Dans la nuit de vendredi à samedi, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note de la France de Aa2 à Aa3, tout en stabilisant sa perspective. Si la qualité de crédit du pays reste jugée « bonne », cette décision reflète les incertitudes budgétaires et politiques exacerbées par l’instabilité récente à Matignon.
Le nouveau Premier ministre François Bayrou, nommé après la chute du gouvernement Barnier, hérite d’une situation délicate. Il devra proposer en début d’année un projet de loi de finances 2025 (PLF 2025), une tâche rendue plus complexe par l’échec de son prédécesseur à maîtriser les finances publiques. Antoine Armand, ministre sortant, a déclaré dans un communiqué « prendre acte » de cette dégradation, rappelant que Moody’s justifie sa décision par « les récentes turbulences parlementaires ».

Pas d’urgence sur les marchés, mais des défis à moyen terme

Malgré l’impact symbolique de cette dégradation, les économistes se veulent rassurants sur le court terme. Cependant, le poids de la dette publique, projetée à 112,9 % du PIB en 2024 et 114,7 % en 2025, reste une préoccupation majeure. Les marchés attendent désormais des signaux clairs du futur gouvernement pour inverser la tendance.

Un budget sous haute tension

La dégradation de Moody’s place le budget 2025 sous les projecteurs. François Bayrou devra convaincre non seulement les agences de notation, mais aussi les partenaires européens de la crédibilité de ses engagements. « Ce qui inquiète, c’est la capacité de la France à réduire durablement ses déficits au-delà de l’année prochaine », précise Moody’s dans son communiqué.
Le déficit public, estimé à 6,1 % du PIB en 2024, dépasse largement les prévisions initiales de 4,4 %. Cette dérive budgétaire pourrait entraver la croissance, selon Simon Pierre Sengayrac, économiste de la Fondation Jaurès : « L’incertitude actuelle freine l’investissement des PME et augmente l’épargne des ménages, compromettant la reprise économique. »

La France sous l’œil de Bruxelles

La Commission européenne surveille de près la trajectoire budgétaire française, exigeant des efforts pour sortir de la procédure de déficit excessif. « La Commission ne veut pas apparaître complice du chaos politique français », estime Xavier Timbeau, directeur de l’OFCE. Mais elle accorde une attention particulière à la stabilité politique, essentielle pour restaurer la crédibilité de la France.
François Bayrou devra donc naviguer dans un contexte marqué par des tensions politiques internes et une fragmentation parlementaire.
Le budget 2025 constituera son premier défi majeur pour regagner la confiance des marchés, des citoyens et des partenaires européens. Une tâche ardue mais cruciale pour l’avenir économique de l’Hexagone.

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