L’empire du Milieu a placé ses capitaux dans les multinationales et consolidé ses investissements en Europe pour prendre le leadership économique mondial. Mais un méchant virus est en train de gripper la grosse machine.
Faut-il avoir peur de la Chine ? De son économie et, désormais, de son virus Covid-19 ? L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète de ce germe pathogène jusqu’ici inconnu qui se propage sur tous les continents sans que l’on sache trop comment. Au point qu’il faut construire à la hâte des hôpitaux en Chine, mobiliser une centaine d’établissements hospitaliers en France pour accueillir les patients en cas d’épidémie. Il faut aussi fabriquer des millions de tests et des centaines de millions de masques de protection. Comme en Chine et comme en Italie, il faut se préparer à appliquer des mesures de confinement des populations. En attendant que les chercheurs mettent au point un vaccin.
Le virus Covid-19, apparu pour la première fois en décembre 2019 à Wuhan, au centre de la Chine, fait trembler tous les pays du monde.
La globalisation de l’économie
Il fait aussi trembler les places financières. De New-York à Tokyo, de Paris à Milan en passant par Londres, Madrid ou Barcelone, toutes les bourses ont dévissé, en début de semaine.
Car le virus chinois perturbe gravement les échanges économiques devenus planétaires puisque la Chine est un acteur majeur de l’économie mondiale. La deuxième économie de la planète après les Etats-Unis dont elle détient plus du quart des bons du Trésor. « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera » avait prédit Napoléon. Trois siècles plus tard, la Chine dispose de 3.500 milliards de dollars de réserves de change. Elle construit des autoroutes en Pologne, elle achète des terres en Afrique, elle gère le port d’Athènes, rachète les PC d’IBM, dicte ses conditions sur le climat. Les capitaux chinois sont présents dans les multinationales comme Total, EDF, GDF Suez, Alstom etc. La boulimie économique de l’empire du Milieu est sans limites. Et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Jusqu’à ce petit virus microscopique en forme de couronne qui vient dérégler l’immense machine.
La fin du leadership chinois ?
Avec 1,38 milliard d’habitants, la Chine a organisé son récent développement sur les exportations. Elle est devenue en quelques décennies le plus grand atelier du monde. Elle produit plus du tiers de l’acier mondial, la majorité des jouets, du textile, des chaussures, des médicaments, des appareils ménagers, des ordinateurs… Grâce à sa main d’œuvre abondante et docile, la Chine est un pays d’assemblage low-cost pour les multinationales. Ce qui a eu pour effet d’entraîner la fermeture massive d’usines dans les pays industrialisés.
Puissance redoutable, la Chine ambitionne depuis quelques années de prendre le leadership de l’économie mondiale. Elle a axé sa stratégie sur le long terme. Et sur deux fronts. D’une part elle maintient sa monnaie, le yuan, sous-évaluée afin d’exporter ses produits à faible coût sur les marchés étrangers. D’autre part elle combat le protectionnisme de ses partenaires. Stratégie payante. Le pays connaît une croissance économique forte (même si elle est récemment retombée à environ 6,5%) quand les pays occidentaux peinent à avoir une croissance positive. L’excédent commercial est de 200 milliards de dollars.
Le port du Havre
La Chine lorgne depuis longtemps sur l’Europe pour asseoir sa suprématie planétaire. Ses investissements sont conçus en termes géopolitiques. Face aux pays du Vieux continent englués dans leurs égoïsmes nationaux, elle joue la carte d’investissements ciblés. Les capitaux placés dans les ports du Pirée ou du Havre visent à lui assurer la supériorité du trafic sur les mers dont elle a besoin pour ses échanges commerciaux. En France, elle s’intéresse à l’industrie du luxe et à quelques secteurs agroalimentaires, à l’industrie automobile allemande etc.
Pays archaïque
Pourtant, si son économie est florissante, la Chine reste un pays archaïque par bien des aspects. Même si le revenu moyen par habitant a sextuplé en vingt-cinq ans, il reste comparable à celui du Maroc. La majorité de la population vit dans des conditions déplorables. Les inégalités sont criantes entre la ville et la campagne. La politique de l’enfant unique provoque un choc démographique dangereux : la Chine vieillit. La corruption est généralisée. Les droits de l’Homme quasiment absents, le régime politique est l’un des plus sclérosés du monde.
Aujourd’hui, le salarié chinois accepte de travailler 70 heures par semaine, 6 jours sur 7, sans protection sociale, pour un salaire souvent inférieur à 100 euros par mois.
Le virus Copvid-19 est un mauvais coup porté à la santé économique de la Chine. Mais aussi, sans doute, à la santé et à l’économie mondiale.
Recommandations du ministère de la Santé
Compte-tenu du caractère très évolutif de l’épidémie de COVID-19, les recommandations du ministère des Solidarités de la Santé (MSS) sont mises à jour pour les personnes de retour de zone d’exposition.
Pour les personnes revenant des zones à risque
Le MSS émet des recommandations pour les personnes revenant de Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), de Singapour, de Corée du Sud, ou des régions de Lombardie et de Vénétie en Italie. Dans les 14 jours suivant le retour, les mesures suivantes sont préconisées par le MSS :
- Surveillez votre température 2 fois par jour ;
- Surveillez l’apparition de symptômes d’infection respiratoire (toux, difficultés à respirer…) ;
- Portez un masque chirurgical lorsque vous êtes en face d’une autre personne et lorsque vous devez sortir ;
- Lavez-vous les mains régulièrement ou utilisez une solution hydro-alcoolique ;
- Évitez tout contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) ;
- Évitez de fréquenter des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…) ;
- Évitez toute sortie non indispensable (grands rassemblements, restaurants, cinéma…).
- Travailleurs/étudiants : dans la mesure du possible, privilégiez le télétravail et évitez les contacts proches (réunions, ascenseurs, cantine…)
En cas de fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés à respirer les personnes sont invitées à :
- Contacter rapidement le SAMU centre 15 en signalant le voyage ;
- Éviter tout contact avec votre entourage et conservez votre masque ;
- Ne pas se rendre directement chez le médecin, ni aux urgences de l’hôpital.
En conséquence et sur les recommandations du MSS, les enfants qui reviendraient de ces destinations ne doivent pas être envoyés à la crèche, à l’école, au collège ou au lycée pendant les 14 jours qui suivent leur retour. Ils sont soumis aux mêmes préconisations que celles rappelées ci-dessus.
Ces consignes s’appliquent également à tous les personnels de l’académie de Nancy-Metz venant des zones d’exposition.
Pour les personnes pensant se déplacer vers les zones à risque
En France, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) recommande de reporter tout déplacement vers la Chine qui ne revêt pas un caractère essentiel.
Tenant compte de ce contexte, le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse demande donc à ses établissements de reporter tout voyage scolaire en Chine et leur recommande de :
- Reporter tout voyage scolaire vers l’Italie du nord compte tenu des restrictions mises en place localement (Lombardie et Vénétie).
- Reconsidérer la pertinence de tous les voyages scolaires vers les zones d’exposition.
Par ailleurs, nous vous rappelons que sont à votre disposition :
- le site d’information du gouvernement : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
- les conseils aux voyageurs du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/
- la foire aux question de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019
Enfin, à destination du grand public, un numéro vert (0 800 130 000) a été mis en place par le ministère des Solidarités et de la Santé, ouvert de 09h00 à 19h00 sept jours sur sept.
Cette plateforme téléphonique n’est néanmoins pas habilitée à dispenser des conseils médicaux qui sont assurés par les SAMU – Centres 15.