Après le discours de politique générale de François Bayrou, les analystes, dont Marc Touati, s’inquiètent du manque de mesures concrètes pour redresser les finances publiques françaises.
Un discours qui ne convainc pas les marchés
Le discours de politique générale de François Bayrou n’a pas rassuré les observateurs économiques. Bien qu’il ait reconnu le danger de la dette publique, les mesures annoncées semblent insuffisantes face à l’ampleur du défi. Le Premier ministre a notamment évoqué une baisse du déficit public à 5,4% en 2024, un objectif jugé peu crédible par les économistes alors que la croissance a été revue à la baisse à 0,9%.
Des prévisions budgétaires contestées
Les chiffres présentés par le gouvernement soulèvent de nombreuses interrogations. Alors que la Direction du Trésor prévoyait en septembre dernier un déficit de 6,2% pour 2025, le gouvernement annonce désormais 5,4%, et ce malgré une croissance plus faible. Les 32 milliards d’euros d’économies annoncées restent par ailleurs très floues, seuls 2,2 milliards d’efforts demandés aux collectivités locales ayant été précisés.
Le spectre d’une dégradation de la note française
Les agences de notation scrutent de près la situation française. Standard & Poor’s se prononcera le 28 février 2025, suivie par Fitch le 14 mars. Cette dernière, qui maintient déjà une perspective négative, pourrait dégrader la note de la France, ce qui aurait des conséquences importantes sur les taux d’intérêt et donc sur la charge de la dette.
Une inflation qui menace de repartir
Les derniers chiffres de l’inflation (1,3% aux normes INSEE, 1,8% aux normes européennes) masquent une réalité préoccupante. La hausse des prix des matières premières (+19,1% sur un an) et la faiblesse de l’euro laissent présager une nouvelle accélération de l’inflation dans les mois à venir.
Une réforme des retraites qui reste incertaine
Le flou persiste également sur la réforme des retraites, avec l’annonce d’une « remise en chantier » pour quelques mois. Cette incertitude inquiète d’autant plus que le système actuel fait face à des défis structurels majeurs, notamment dans la fonction publique où le ratio actifs/retraités devient critique.
Face à ces multiples défis, la France apparaît comme le seul pays de la zone euro n’ayant pas entrepris de réformes structurelles sérieuses ces dernières années. Une situation qui pourrait, à terme, menacer la stabilité financière non seulement de l’Hexagone mais aussi de l’ensemble de la zone euro.