Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, l’exécutif joue son va-tout cette semaine et assure ne pas vouloir imposer le texte à l’Assemblée nationale par le 49.3.
Après l’adoption du projet de réforme des retraites par le Sénat, samedi, par 195 voix contre 112, -et après l’utilisation de l’article 44.3 qui impose le vote bloqué- le texte sera examiné par une Commission mixte paritaire (CMP) mercredi, 15 mars 2023. Ce jour-là sera une nouvelle journée de mobilisation décidée par l’intersyndicale. La huitième en moins de deux mois.
Trouver des compromis
0r, on sait que cette CMP, composée de 7 députés et 7 sénateurs qui se réunirons à huis clos, est plutôt favorable au projet du gouvernement. Il y a donc fort à parier qu’un texte commun sera élaboré et adopté. Si tel est bien le cas, cette nouvelle mouture du projet de loi retournera au sénat dès le lendemain, jeudi 16 mars pour un vote définitif.
Mais il devra également être voté dans les mêmes termes par l’Assemblée nationale, le même jour. C’est ici que tout se complique puisque l’on sait que la Macronie ne dispose pas d’une majorité absolue. Le gouvernement devra donc trouver des compromis, notamment avec les députés LR, favorables à la réforme, pour faire voter le texte.
Pas de 49.3
La Première ministre, Elisabeth Borne, sait bien que la partie sera serrée. Elle a réuni les principaux ministres, ce dimanche après-midi à Matignon, pour leur donner quelques consignes. Il faut croire aussi qu’elle a sorti la calculette pour faire le décompte des voix. Et il semble bien que les augures lui sont favorables.
Car, à l’issue de cette réunion impromptue, le porte-parole du gouvernement, l’ineffable Olivier Véran a improvisé une mini-conférence de presse pour dire : « Nous ne voulons pas du 49.3. Nous voulons une majorité absolue sur ce texte. Nous ne renoncerons pas à notre réforme des retraites. »
La semaine sera donc décisive pour le gouvernement et pour la Macronie. Soit ça passe soit ça casse ! Mais dans tous les cas de figure la colère des Français ne retombera pas de sitôt.