L’ancien Premier ministre vient de créer son nouveau parti politique baptisé Horizons. Rappelons que l’horizon est une ligne imaginaire dont l’observateur est le centre et où le ciel et la terre semblent se confondre.
Bon, voilà, c’est fait ! Depuis qu’il en parlait, l’actuel maire du Havre a créé son parti politique à six mois de la présidentielle. Il s’appelle Horizons. Au pluriel. « Avec Horizons, nous allons définir une stratégie pour la France, c’est une aventure collective » a précisé Edouard Philippe qui entend proposer « une nouvelle offre politique ». Traduction : ‘’les autres’’ n’ont pas de stratégie pour la France ou alors elle n’est pas collective.
Pourquoi Horizons ? « Parce qu’il faut voir loin ». Mais loin jusqu’où ? Jusqu’à la présidentielle, du printemps 2022 ou jusqu’aux prochaines présidentielles de 2027 ? Peut-être les deux. Car on ne fera croire à personne que cette machine de guerre créée à six mois de la mère des batailles électorales est le fruit du hasard. Il y a donc des arrière-pensées non (encore) avouées. Il suffit, pour s’en convaincre de se souvenir du titre du dernier livre d’Edouard Philippe coécrit avec Gilles Boyer : « Impressions et lignes claires ». On comprend mieux les ambitions de Philippe Edouard.
Le plan B
Car, à ce jour, Emmanuel Macron ne s’est pas encore déclaré candidat à sa propre réélection. Simple hypothèse d’école, il pourrait très bien ne pas se représenter, pour des raisons diverses et variées. Edouard Philippe serait alors ce plan B dont on parle souvent. Le sauveur de la macronie. Le changement dans la continuité politique en quelque sorte. En sortant la droite dite républicaine de son mauvais pas et en faisant barrage aux extrêmes, notamment à droite, Le Pen et Zemmour.
Aujourd’hui, l’offre politique est plutôt décevante. À l’extrême gauche, Mélenchon, Poutou, Arthaud ne franchissent pas la barre des 5 ou 6%. La gauche traditionnelle, PS et PC, ne fait guère mieux. Les Républicains sont en train de se chercher un candidat et, ce faisant, se sabordent eux-mêmes. Quant à l’extrême droite, elle est tiraillée entre une Marine Le Pen tétanisée à l’idée d’affronter Emmanuel Macron et Eric Zemmour qui n’est toujours pas candidat.
En Marche arrière
Reste La République en Marche. Et Macron qui, les bons jours, culmine à 24% dans les sondages. C’est bien, mais insuffisant. Car lorsqu’il s’agira de glisser son bulletin dans l’urne, les 10 et 24 avril 2022, les Français penseront forcément aux Gilets jaunes, aux affaires Alexandre Benalla, Richard Ferrand, François de Rugy, Jean-Paul Delevoye, etc. mais aussi aux dérapages incontrôlés pendant la crise sanitaire…
Bref, de quoi hésiter à repartir. De passer la main, en douceur. Y aurait-il un pacte secret en le président Macron et son ancien Premier ministre ? C’est ce que nous avions laissé entendre en avril 2021. L’hypothèse reste valable.
Présidentielles 2022 : accord secret entre Macron et Philippe ?