Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé la tenue d’un référendum sur les questions de protection de l’enfance afin de lutter contre les pressions exercées par l’Union européenne pour qu’elle modifie les récents amendements apportés aux lois sur l’éducation et la protection de l’enfance.
Par Robert Harneis
« Ces dernières semaines, Bruxelles a clairement attaqué la Hongrie au sujet de sa loi sur la protection de l’enfance. Les lois hongroises ne permettent pas la propagande sexuelle dans les jardins d’enfants, les écoles, à la télévision et dans les publicités », a déclaré le Premier ministre.
Cette déclaration intervient alors que la Commission européenne a annoncé qu’elle n’approuverait pas le plan de redressement de la Hongrie tant que celle-ci n’aura pas procédé à une réforme judiciaire et garanti que les affaires de corruption feront l’objet d’une enquête.
Inquiétude sur l’Etat de droit en Pologne et en Hongrie
Il existe des problèmes systémiques en matière d’État de droit en Hongrie, et la Commission européenne est prête à utiliser tous les outils pour protéger la démocratie, y compris la suspension des fonds européens, a déclaré le commissaire à la justice, Dick Reynders, sur le site d’information hvg.hu.
Dans un rapport publié ce midi, la Commission européenne a fait état de graves préoccupations concernant l’Etat de droit en Pologne et en Hongrie.
Selon la Commission, ces deux pays portent atteinte au pluralisme des médias et à l’indépendance des tribunaux. Ce sont les deux seuls pays de l’Europe des 27 à faire l’objet d’une enquête officielle de l’UE pour mise en danger de l’État de droit.
M. Reynders a déclaré que toutes les voies de dialogue avaient été épuisées avec la Pologne et la Hongrie, et que c’était la raison pour laquelle la Commission souhaitait prendre des mesures à leur encontre.
Du chantage
La ministre hongroise de la justice, Judit Varga, a déclaré sur Facebook que la Commission faisait du « chantage » à la Hongrie en raison de sa législation sur la protection de l’enfance, qui interdit aux « militants LGBTQ et à toute propagande sexuelle d’entrer dans les jardins d’enfants et les écoles hongrois ».
La Commission affirme que ces mesures sont discriminatoires à l’égard des citoyens LGBT.
Le rapport de la Commission est « plein d’affirmations fausses qui ont été dictées à Bruxelles par les organisations de Soros parce que la Hongrie ne cédera pas à l’hégémonie de l’opinion libérale européenne », a déclaré le parti au pouvoir, le Fidesz, dans un communiqué, en référence au milliardaire philanthrope et financier américain George Soros, qui est depuis longtemps la cible de M. Orban.