Le président de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (UMIH) de Meurthe-et-Moselle et de l’UMIH Formation France, Michel Bédu, pense déjà à l’après-crise sanitaire et économique.
« Le comportement des Français a changé avec la crise sanitaire : le télétravail s’est développé, les gens ne déjeunent plus en extérieur ils commandent des plats à emporter. Nos métiers devront en tenir compte et s’adapter » affirme Michel Bédu, président de l’UMIH 54 et de l’UMIH Formation France. « Ce qui se passe depuis un an, c’est du jamais vu. Tous les cafés, bars, restaurants, hôtels, mais aussi les casinos, les bowlings, les discothèques, les centres de thalassothérapie ont été fermés lors du premier confinement, entre mars et mai 2020 et ils le sont à nouveau depuis le mois d’octobre. On estime entre 25 et 50% selon les régions le nombre d’établissements qui vont disparaître. Les pertes d’exploitation sont colossales. C’est une catastrophe économique. »
Un million d’actifs
De fait, l’industrie hôtelière paie un lourd tribut à la pandémie du Covid-19. Considéré comme l’une des locomotives de l’économie française grâce à ses quelque 200.000 établissements de proximité, le secteur de l’hôtellerie-restauration est le 6ème employeur de France avec près d’un million d’actifs et un chiffre d’affaires de 70 milliards d’euros. Il est vrai que la France est la première destination touristique mondiale (82 millions de touristes/an).
En tout cas était, jusqu’à l’apparition du coronavirus, au tout début de l’année 2020. Les touristes ne sont pas venus et les cafés-restaurants sont restés fermés. Et bien des choses ont changé.
« Lors du premier confinement, de nombreux restaurateurs ont fait de la vente à emporter, ça a bien marché, constate Michel Bédu. Il faudra peut-être proposer autre chose aux gens qui ne vont plus au restaurant, s’adapter à la nouvelle demande de ceux qui veulent seulement un plat à emporter. Mais tous nos adhérents veulent travailler. »
Des artistes de la cuisine
Le métier de cuisinier est un métier-passion. « Nous sommes des artistes de la cuisine, sourit Michel Bédu. Et un artiste qui ne travaille pas, c’est un artiste triste. Regardez les musiciens, les acteurs, les chanteurs qui ne peuvent pas se produire, ils sont comme nous, très malheureux. »
Le président de l’UMIH 54 place tous ses espoirs dans une réouverture prochaine des cafés, bars, restaurants, discothèques, centres de thalasso… Il se souvient : « Au mois de mars 2020, il faisait très beau pendant le confinement. Si nous avions la même météo pour la réouverture en mars 2021, on pourrait sortir les terrasses, recevoir les clients, la vie pourrait reprendre… Car tout le monde a envie de sortir et d’aller au restaurant. Et nous, nous serons heureux de servir les clients ».
300 apprentis en formation
Le Centre de Formation des Métiers de l’Industrie Hôtelière de l’UMIH 54 accueille 300 jeunes de 16 à 30 ans en contrat d’apprentissage.
Michel Bédu qui préside aux destinées de l’UMIH Formation France est fier de rappeler que le CFMIH de Meurthe-et-Moselle, rue Henri Bazin à Nancy, propose des formations en alternance sous statut de salarié à environ 300 jeunes en contrat d’apprentissage.
Ces apprentis, parmi lesquels une vingtaine de migrants sans papiers (avec le Conseil départemental comme tuteur), préparent différents diplômes de l’industrie hôtelière : CAP cuisine, CAP commercialisation, cuisinier en desserts de restaurant, brevet professionnel des arts du service et commercialisation en restaurant…
« Ils ont tous un contrat avec une entreprise précise la directrice du CFA, Sophie Zorner, qui a commencé elle-même comme apprentie, avant de passer un CAP restauration, puis un brevet professionnel. Diplômée en cuisine puis en sommellerie, elle est devenue enseignant hôtellerie-restauration avant de diriger le centre de formation.
Les apprentis qui passent une semaine par mois dans l’établissement sont formés par neuf enseignants. Ils disposent du matériel de professionnels durant leurs cours. Un restaurant d’application ouvert à midi, deux ou trois jours par semaine (en temps normal) sert de travaux pratiques. Pour le reste du temps, les apprentis ont le droit de manger les petits plats qu’ils ont eux-mêmes confectionnés. Sympa, non ?