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Enenvol : Le nouveau rendez-vous des montgolfières à Chambley (54)

Un ambitieux festival aérien s’installe sur la base aérienne de Chambley-Bussières, en Grand Est, entre spectacles aériens et animations terrestres, non sans susciter quelques tensions juridiques.

Les montgolfières : un spectacle féérique (photo GEMAB)
Les montgolfières : un spectacle féérique (photo GEMAB)

C’est dans le cadre solennel de la chapelle de l’Hôtel de la Région à Metz qu’a été dévoilé ce mercredi 12 mars 2025, le programme du nouveau rassemblement de montgolfières baptisé « Enenvol : Le Grand Est entre ciel et terre« . Un événement qui se tiendra du 25 juillet au 3 août à l’aérodrome de Chambley. « N’y voyez pas de rapport entre ciel et terre », a plaisanté Cédric Gouth, vice-président de la Région Grand Est, aux côtés de Stéphan Bourguignon, dirigeant du groupe ABC et de la société Enenvol. Les deux hommes ont affiché leur détermination à faire de cette première édition un rendez-vous touristique d’exception.

Une affluence massive attendue

Les organisateurs espèrent accueillir entre 30 000 et 40 000 visiteurs quotidiennement durant les pics de fréquentation, « bien sûr, ça dépendra de la météo, et si c’est un week-end ou non », précise l’organisation. Point fort pour les visiteurs : l’entrée sur le site sera gratuite, contrairement à la majorité des espaces de loisirs similaires.

Pour pallier d’éventuelles conditions météorologiques défavorables, l’équipe d’Enenvol prévoit « des événements de substitution » variés. Déjà 190 pilotes de montgolfières se sont inscrits, mais comme le souligne l’organisation : « Notre volonté est de donner un beau spectacle, mais pas de battre des records… En tout cas pas cette année ».

Bien plus que des ballons dans le ciel

Au-delà du spectacle aérien, le site proposera deux labyrinthes au cœur de champs agricoles, un escape game, un chapiteau dédié aux enfants et des démonstrations sportives, notamment par l’armée (présentation de chars et tirs encadrés). Le sport adapté sera également valorisé.

Les visiteurs pourront flâner entre stands de produits artisanaux, découvrir une ferme pédagogique et profiter d’une restauration « variée et de qualité ». Une brocante avec vide-grenier et exposition de véhicules anciens animera les deux week-ends du festival.

Un programme musical d’envergure

La musique occupera une place centrale avec, chaque soir de 17h à 22 h 30, des performances d’artistes locaux, suivies d’un spectacle aquatique son et lumière de 30 minutes. Sur un bassin de 50 mètres, plusieurs jets d’eau s’élèveront jusqu’à 30 mètres de hauteur. Un projet de montgolfière lumineuse illuminant le ciel nocturne est également à l’étude.

Trois concerts majeurs sont programmés, un par week-end, avec la venue du rappeur Gims, de Patrick Fiori, et une soirée spéciale années 80. Les billets, disponibles dès maintenant, sont proposés entre 40 et 45 €. « L’objectif est d’en faire de plus en plus et que ça devienne un vrai festival », confie Stéphan Bourguignon.

Une logistique impressionnante

L’organisation mobilisera près de 250 personnes quotidiennement, entre permanents et personnel intérimaire. Plusieurs parkings seront aménagés en collaboration avec la gendarmerie et les agriculteurs locaux, avec 4 à 5 zones de stationnement adaptées selon la provenance des visiteurs. Un espace camping-cars permettra aux touristes, notamment étrangers, de séjourner jusqu’à 10 jours sur place.

L’infrastructure imposante comprendra notamment 6 km de barrières pour sécuriser le site et faciliter la circulation des visiteurs.

Une ombre au tableau : le litige avec le GEMAB

Cependant, ce lancement ne se déroule pas sans accroc. Philippe Buron-Pilâtre, fondateur du Mondial Air Ballons (GEMAB), a saisi la justice pour « parasitisme »contre la société Enenvol. Par l’intermédiaire de son avocat, Étienne Mangeot, il conteste également l‘attribution de 600 000€ par la Région Grand Est pour le fléchage de l’événement, qualifiant ces fonds de « subventions déguisées » à une société commerciale.

« La région Grand Est a décidé de ne pas procéder à une mise en concurrence pour la reprise de l’événement. On est selon moi en pleine illégalité », affirme Me Mangeot. Cédric Gouth répond avec prudence : « Ce sont des choses que l’on faisait déjà avant avec des montants qui étaient encore plus élevés lors du GEMAB. En tout cas, nous sommes confiants. »

Stéphane Bourguignon défend son projet : « Dans le monde entier, il existe des rassemblements de montgolfières, il n’y a pas de parasitisme avec son événement dans le reste du monde. » L’avocat de Buron-Pilâtre réplique que « le parasitisme ne s’intéresse pas au reste du monde, mais à cet événement de montgolfière dans un lieu bien précis, à Chambley planet’air, à un moment bien précis de l’année. »

Le dirigeant d’Enenvol se dit déçu pour ses équipes « qui font leur maximum pour avoir un bel événement pendant que certains leur mettent des bâtons dans les roues. »

Affaire à suivre, évidemment.

Le fondateur du Mondial Air Ballons saisit la justice

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