Moins d’une semaine après l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, égorgé dans son église par deux islamistes qui furent abattus les forces de l’ordre, deux individus ont été mis en examen et écroués dimanche.
L’enquête a beaucoup progressé après l’assassinat du Père Hamel, mardi 26 juillet 2016, dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, par Adel Kermiche, 19 ans et Abdel-Malik Petitjean, 19 ans également, tous deux abattus par les forces de l’ordre.
Plusieurs personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à la suite de ce crime qui a suscité une vive émotion dans tout le pays. Mais, dimanche soir deux seulement ont été mises en examen et écrouées.
Il s’agit de Farid Khelil, 30 ans, le cousin nancéien d’Abdel-Malik Petitjean qui avait connaissance de l’imminence d’un projet d’attentat selon les enquêteurs. Et de Jean-Philippe J., 20 ans, fiché ‘’S’’ qui n’a certes, rien à voir avec l’attentat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray, mais qui, le 10 juin, avait tenté de rejoindre la Syrie avec Petitjean avant d’être refoulé comme lui par la Turquie. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
En revanche, deux autres personnes placées en garde-à-vue ont été libérées. Il s’agit d’un réfugié Syrien interpellé à Vichy dont la photocopie du passeport avait été retrouvée au domicile d’Adel Kermiche. Et d’un mineur de 16 ans mis hors de cause dans le cadre de cette affaire mais qui sera cependant poursuivi pour propagande jihadiste.
Association de malfaiteurs
Celui qui a plus particulièrement intéressé les enquêteurs est donc Farif Khelil, le cousin d’Abdel-Malik Petitjean, originaire de Nancy qui s’est présenté de lui-même au commissariat de Nancy après l’assassinat du prêtre. Au terme de sa garde-à-vue, Khelil a été présenté au juge anti-terroriste, mis en examen et écroué pour « participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle ».
Selon le parquet de Paris, Khelil « avait parfaitement connaissance, si ce n’est du lieu et du jour précis, de l’imminence d’un projet d’action violente de son cousin ». En effet, l’exploitation des données de son téléphone et de son ordinateur a révélé qu’il en savait beaucoup plus qu’il n’a voulu le dire dans un premier temps aux policiers.
Internet et les réseaux sociaux
D’autres individus sont susceptibles d’intéresser les enquêteurs. Notamment un mineur de 17 ans qui avait tenté, lui aussi, de partir pour la Syrie avec Adel Kermiche. Il a été arrêté à Genève et remis à la France. Aucun lien n’a été établi pour l’instant avec l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray.
Adel Bouaoun, originaire de Saint-Etienne-du-Rouvray comme Kermiche est parti en 2015 pour la Syrie. Il est le frère du mineur de 16 ans libéré à l’issue de sa garde-à-vue.
Enfin, les enquêteurs ont acquis la conviction que les deux tueurs se sont rencontrés via Internet et les réseaux sociaux peu avant le passage à l’acte. Ils auraient fait connaissance grâce à le messagerie cryptée Telegram.
E.L.